Seth Messenger : Citations de Alexandre Jollien

Alexandre Jollien a dit :

(Langue maternelle)
Alexandre Jollien
(Citations)
#38937
La vie n'est jamais loupée. La vie n'est pas à réussir. Ce n'est pas un objectif. Vivre est à soi sa propre fin.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38938
Je me méfie des hiérarchies dans la souffrance. Tout tourment est de trop pour celui qui le subit.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38939
Me plaît cette histoire presque drôle : longtemps j'ai cherché la femme idéale, je l'ai enfin trouvée. Seul problème : elle aussi recherchait l'homme idéal !

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38940
Très vite, j’eus l’intuition qu’en fuyant le handicap, on s’isole. Il est là, il faut l’accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38941
S'affirmer me paraît vital. Un copain souffrait d'un léger handicap au pouce. Il gardait toujours la main dans la poche. Je lui dis : "Il ne faut pas fuir le handicap. Regarde-moi, pour cacher le mien, il faudrait que je sorte dans la rue emballé dans un sac poubelle !"

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38942
" La douceur de la vie dans sa simplicité la plus pure rappelle qu'il faut profiter d'elle envers et contre tout. La vie n'était plus une rivale, mais une alliée. Alliée exigeant, sévère, mais alliée tout de même."

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38945
Dans"Une Vie Bouleversée" (son journal), Etty Hillesum me délivre d'une tentation : "Ce matin, je me suis octroyé une demi-heure de dépression et d'angoisse". Si je repense à mon enfance, je vois bien que les moments tristes, les chagrins et la peine, je ne les ai pas vécus à fond. Je n'ai fait que les accepter en surface. (...) Les souvenirs douloureux, rejetés, agiraient-ils comme des bombes à retardement qui, tôt ou tard, si je ne les désamorce pas, me péteront à la gueule ?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38949
J'ai longtemps cru que l'équation, handicapé = malheureux, est une loi incontestable.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#38950
Deviens ce que tu es.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38951
Une personnalité ne trouve précisément sa quintessence que dans la virtuosité qu'elle déploie pour surmonter le mal.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#38952
Tout ce que tu cherches à l'extérieur, découvre-le à l'intérieur !

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#38953
La rencontre, voilà bien le lieu des passions, de la comparaison, de l'attirance et de la possession, de la fascination, de la peur et de la colère, de la honte et des jalousies. Mais surtout de l'amour, de l'émulation, de l'amitié et...de la joie.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38954
Reprenant à mon compte la définition faite par les philosophes grecs de la sagesse, j’ai longtemps cru que celle-ci était l’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de troubles, la tranquillité de l’âme. Aujourd’hui, j’ai compris que la sagesse consiste à vivre avec ses passions sans que celles-ci ne nous rendent esclaves, à tenter de trouver une joie inconditionnelle qui ne se laisse pas altérer par les petits tracas du quotidien. Cette attitude nous permet de cheminer vers la liberté. Car il est impossible d’éradiquer les passions, et je dirais même que ce n’est pas souhaitable. En nous évertuant à les terrasser, nous tuons la vie.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#38955
[...] en face, Jérôme, au regard profond, qui m'observait attentivement. Une fois, il me lança, de sa voix éteinte, dans un effort surhumain un «Çaa bva ?» La pensée que Jérôme, paralysé au fond de son lit, s'inquiétait de mes infimes soucis me bouleverse encore aujourd'hui. Il ne m'avait pas sermonné sur le courage, sur la nécessité de penser positif comme le prône la littérature édifiante, mais par de simples mots : «Çaa bva ?» il avait tout dit. Son soutien était total.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38956
Il faut avoir un chaos en soi pour mettre au monde une étoile dansante....

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38957
(...), un de mes amis, fort extravagant, compare le bal de la vie à un banquet et précise; "Ce n'est pas parce que le repas prendra fin qu'il faut tirer la gueule au déssert."

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#38958
La simplicité, c'est bien davantage que l'acceptation de soi. C'est être avec soi, avec une infinie bienveillance. Page 109

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38959
Je dis simplement qu’il faut tout mettre en oeuvre pour parvenir à tirer profit, même de la situation la plus destructrice. J’insiste sur les épreuves parce que celles-ci restent inévitables. Rien ne sert de discourir, d’épiloguer des heures durant sur la souffrance. Il faut trouver des moyens pour l’éliminer et, si on ne le peut pas, l’accepter, lui donner sens.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38960
Le bénévolat, c'est d'abord vouloir aider les autres. On ne fait pas du bénévolat pour se "redorer le blason" mais parce que l'on veut le bien de l'autre.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38961
La rencontre, c'est aussi oser faire des faux pas. Il n'y a pas de mode d'emploi pour aller vers l'autre, juste une certaine curiosité.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38962
Avec la même voracité qu'un chien, ne cherchons-nous pas ce qui nous a manqué, au prix de grandes douleurs?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38963
Force est de constater que la chose la plus difficile, en tout cas à mes yeux, est d'écouter l'autre sans le juger.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38964
Dans la spiritualité, je crois qu'il n'y a pas de voie toute tracée, encore moins de mode d'emploi.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38965
Les yeux qui s'arrêtent à la surface et qui jugent, empêchent bien des miracles.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#38966
Une loi accablante pèse sur nos épaules : plus on a d'objectifs dans la journée, plus on est bouffé par le stress.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#38967
Carburer au désir de plaire n'est pas très loin de l'esclavage.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#38968
Rire, ce n’est pas fuir la réalité. C’est plonger corps et âme en pleine existence.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38969
Gandhi a cette heureuse formule : "Il faut vivre simplement pour que d'autres simplement vivent" p 162

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#38972
...L'expérience du yaourt, c'est l'expérience de l'acceptation. Je ne peux pas ouvrir un yaourt comme les autres. J'ai besoin de mon fils de six ans pour le faire. Mais c'est fou comme l'expérience de la souffrance est parfois proche de celle de la joie et du bonheur. Trop souvent, j'ai tendance à opposer la joie et la souffrance. J'étais incapable d'ouvrir un yaourt, mais ce moment a été celui d'une complicité sans nom avec mon fils.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38973
L'individu faible ne représente pas nécessairement un poids pour l'autre. Chacun dispose librement de sa faiblesse, libre à lui d'en user judicieusement.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38974
Autour de moi, silence complet. Dix Coréennes dans une posture impeccable, de vraies statues à la respiration profonde et au visage impassible et doux. Même un tsunami n'aurait pas déplacé d'un pouce ces femmes rompues à une longue pratique ! Un sacré boulot m'attend.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#38975
L’humilité, c’est avant tout être vrai. Mais attention : être vrai, ce n’est pas vider ses poubelles. Être vrai, ce n’est pas chercher à être vrai. C’est simplement ne pas en rajouter.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38976
La joie, le bonheur, la sagesse finalement c'est une forme de rébellion passive et joyeuse. Emission Au fil de la nuit

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#38977
En préambule à ses conférences, Paul Valéry aimait à répéter: "Je viens ignorer devant vous." Excellente entrée en matière pour aborder une réflexion sur la souffrance.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#38978
Je veux qu'on agisse et qu'on allonge les offices de la vie tant qu'on peut; et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait. Montaigne Essais I. I chap XX

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38979
Ainsi, je me forge grâce à autrui. L'un pratique un humour qui assurément me plaît, celui-ci jouit d'une confiance que j'estime. La sérénité de celui-là me fascine. Tous dessinent l'idéal auquel j'aspire. Augustin confirme: en me conviant à "devenir ce que je suis", l'autre révèle ma nature.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#38980
Une conversion de ma vie fut de ne plus me demander : ' Qu'est-ce qu'il me faut pour être heureux ?" mais : "Comment être heureux dans la joie ici et maintenant ?"

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38992
En reconnaissant que subsiste en moi un manque , je m'ouvre réellement au présent .

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#38993
L'amour inconditionnel, ce n'est pas la tolérance absolue. C'est la bienveillance totale envers ce qui est ici et maintenant. Peu importe le passé.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#38994
Les épreuves forment plus que les parfaites démonstrations d'éminents scientifiques ou de pédagogues engoncés dans leurs schémas.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#38995
Très vite, j'eus l'intuition qu'en fuyant le handicap, on s'isole. Il est là, il faut l'accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale… (…) Il faut bien faire avec. "Nous sommes embraqués", comme dirait Pascal. Trop de personnes ne s'arrêtent qu'à cet aspect obscur, négatif de notre situation, sans en entrevoir les ouvertures.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#38996
Vivre avec les autres sans se déguiser est une force admirable.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#38997
Quel gouffre entre ce que je voudrais, ce que je pourrais être, et ce que je suis !

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38998
Je suis de plus en plus convaincu que si les passions possèdent autant de force, c'est précisément parce que je n'ose pas capituler. Dans l'angoisse, je m'agite. Et comme celui qui tombe à l'eau, au lieu de se laisser flotter, gesticule vainement, je patauge dans mes affects. Flotter ou couler relèvent l'un et l'autre du détachement. Aller au fond du tourment pour l'habiter et lui donner sens...

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#38999
J'ai lu chez Angelus Silésius une phrase qui me parle et me touche profondément. Il écrit : "Ami soit patient. Celui qui veut se tenir devant le Seigneur doit d'abord marcher quarante ans parmi la tentation."

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39001
Je commence à comprendre qu'aucun docteur ne peut me guérir. et peu à peu, je guéris de l'idée de guérir

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39002
Je crains de passer pour un fataliste, pour un être finalement résigné. Pourtant, je suis convaincu que c'est en assumant totalement le réel que je combats plus activement la souffrance.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39003
SOCRATE Tu reviens sans cesse sur la notion de "norme", de "normalité". Pourrais-tu me définir scrupuleusement ce que signifie "normal" ?

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39004
Rien n'est jamais figé, l'éternité se joue dans l'instant. Il y a un temps pour rire et un temps pour pleurer. Si, quand je ris, je crains déjà que ça ne s'arrête et si, lorsque je pleure, j'ai peur que ça dure toute ma vie, dans les deux cas je me tire une balle dans le pied.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39005
Quitter les résultats, les objectifs, les attentes, afin de se reposer dans le réel sans trop le travestir, voilà l'exercice.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39006
on a de plus en plus tendance à exclure le différent, l'inutile, l'étranger, l'autre... Jérôme ne pouvait rien faire physiquement. Après avoir évalué ses possibilités, on le qualifiait volontiers de non rentable. pourtant, il m'a appris, mieux que quiconque, le dur "métier d'homme"

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39009
La différence trouble, décontenance l'homme dans son souci de perfection....

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39010
Lorsque je vois un enfant sourire, faire de tout une fête, passer des rires aux larmes sans se fixer nulle part, je l’envie. Même si parfois, il m’arrive de songer devant cette innocence qu’il ressemble à une fourmi qui rigolerait en traversant une autoroute tout oublieuse du pneu qui ne va pas tarder à l’ecraser. Mais cet oubli-là ne tient pas forcément du déni ni du mensonge, c’est peut-être le sommet du courage et de la confiance.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39011
Tenter en somme le Samadhi, l'absorption complète dans l'activité elle-même, l'oubli de soi. Au fond, zazen, c'est oublier zazen, n'être que pure présence.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39012
Les gens "normaux" projettent sur l'individu différent toute l'angoisse, la peur, le malaise qu'engendre la dissemblance.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39013
Il n'y a pas si longtemps, j'étais vraiment dans le désespoir. J'avais peur. J'ai appelé un ami et je lui ai dit : "je suis comme dan une machine à laver au moment de l'essorage." Et pour un bon essorage, il faut bien compter mille trois cents tours minute, n'est-ce pas ? Je lui ai demandé : "Qu'est ce que je dois faire ?" Il m'a répondu : "Rien, ne faites rien. Attendez !" . J'allais extrêmement mal, je voulais que ça aille mieux, et il fallait juste attendre que la vague passe. Je crois que le summum du courage, à ce moment précis, c'était d'aller au lit, de s'étendre et de ne pas bouger un orteil. Ne rien vouloir changer. C'est, paradoxalement, ce qui m'a le plus aider à changer.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39017
La joie d'exister ALEXANDRE C’est vital ! Il faut bien faire avec. « Nous sommes embarqués », comme dirait Pascal. Trop de personnes ne s’arrêtent qu’à cet aspect obscur, négatif de notre situation, sans en entrevoir les ouvertures. Elles ne voient que l’escargot dans la personne handicapée, ou plus généralement dans l’individu différent. Je n’arrive pas à expliquer ce phénomène étrange. Les événements que je relate ont provoqué des souffrances aiguës. Omniprésence de la solitude, séparation d’avec nos parents, douleur indescriptible : tel était notre lot quotidien. Le dimanche, jour où je quittais mes parents et mon frère, mes pleurs signalaient mon départ trois heures à l’avance. Et tandis que l’autocar nous amenait au Centre, j’observais, par la fenêtre, chaque mètre qui m’éloignait toujours plus de maman. Malgré cela, ou peut-être grâce à cela, nous nous réjouissions beaucoup, et pour peu de chose finalement. Ce contentement dominait toute notre existence et revêtait des formes différentes : joie d’exister, joie de connaître des compagnons pour affronter les difficultés, d’avoir des parents qui nous aiment. Pourquoi oublier une telle « bonne humeur » alors que désormais j’évoluais dans un lieu pour gens normaux ? Au Centre, les simples choses de la vie quotidienne, un sourire, un bon dessert, procuraient un sentiment de bonheur. La douceur de la vie dans sa simplicité la plus pure rappelle qu’il faut profiter d’elle envers et contre tout. La vie n’était pas une rivale, mais une alliée. Alliée exigeante, sévère, mais alliée tout de même. Bien sûr, nous n’en avions absolument pas conscience, nous le vivions cependant au jour le jour. Adrien illustre à merveille ce trait de caractère. Souffrant d’un retard mental, il ne savait ni lire ni écrire, il parvenait seulement à balbutier quelques mots. Dans son langage que j’avais assimilé avec le temps « Mamaya » signifiait, par exemple, « je vais chez maman ». Pour chaque chose, il avait inventé son propre code. Cela peut surprendre, mais on le comprenait facilement, avec l’habitude. SOCRATE Comme une langue étrangère ? ALEXANDRE Évidemment, les choses qu’il voulait énoncer restaient très simples. Son attention à l’autre frappait. Aucune caractéristique de son entourage ne lui échappait. Il observait avec admiration tous ceux qu’il voyait. Il éprouvait de la joie à contempler les belles choses que les autres possédaient. Il prouvait ainsi son attachement. Il ne jouissait pas de possibilités intellectuelles suffisamment développées pour exprimer ses sentiments. En disant, dans sa langue: « Toi, bo pull », ou « Toi, bien coiffé », il parvenait à exprimer tout simplement sa tendresse, son amitié, sa joie d’être avec moi. Oui, une fois de plus, c’est vital. J’étais ému quand Adrien se souciait de Jérôme. Adrien manifestait pour Jérôme une attention si soutenue, que c’était presque un autre Adrien qui aidait Jérôme. Non plus l’Adrien maladroit, balourd, mais un Adrien subtil, sachant trouver le geste qu’il fallait pour remettre Jérôme dans son lit. Surtout qu’il ne tombe pas ! Cette image m’impressionne. Adrien trouvait d’instinct une finesse comparable à celle d’une tigresse qui maîtrise son agressivité pour nourrir ses petits. L’autre lui apparaissait toujours différent, susceptible d’étonner, d’émerveiller. Son interlocuteur devenait toujours pour lui une personne avec laquelle il communiquait et souvent communiait. Une fois de plus, la faiblesse, l’incapacité de parler cherchait un chemin pour se dépasser. Adrien rétablissait le dialogue par la médiation non plus de la parole, mais de son être, source de joie.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39018
La difficulté aguerrit, stimule, elle oblige à trouver des solutions.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39019
Le devoir ne remplacera jamais l'amour.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39020
J'aime qu'il y ait quelque chose qui dépasse, et de loin, ce que nous voyons. J'aime un Dieu qui transcende tout, y compris sa transcendance, pour nous rejoindre dans le banal, le quotidien. Le zen m'aide à dézinguer l'image d'un Dieu qui juge, scrute et condamne le moindre faux pas. Je prie ce Dieu de tout mon coeur et de toute mon âme. Prier, c'est vivre, se lever, aimer, aller aux toilettes. Ne jamais oublier que tout est en même temps vain, précaire, fragile, parfait et inouï.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39021
Je pense, au contraire, qu'il s'agit d'une richesse, mais pour cela il faut dépasser les mortifications du départ. Mon incapacité à atteindre une parfaite autonomie me montre quotidiennement la grandeur de l'homme. Au coeur de ma faiblesse, je peux donc apprécier le cadeau de la présence de l'autre et à mon tour, j'essaie avec mes moyens de leur offrir mon humble et fragile présence.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39022
Aimer l’autre tel qu’il est, c’est se dégager des fantasmes et des désirs. Me plaît cette histoire presque drôle : longtemps, j’ai cherché la femme idéale, je l’ai enfin trouvée. Seul problème : elle aussi recherchait l’homme idéal !

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39023
A l'heure de commencer ce journal, j'ai à coeur de ne pas oublier tous les êtres qui souffrent à travers le monde. Des hommes et des femmes apprennent que leurs jours sont comptés, des enfants meurent de faim, des malades endurent mille et un tourments et des millions d'êtres humains se débattent dans d'immenses détresses. Entrer dans une vie "sans pourquoi", c'est avant tout se dédier à autrui, s'engager pour son prochain, essayer d'apporter un peu de joie et d'amour dans cet océan de souffrances.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39024
Quand on commence à considérer la vie comme un du et non comme un cadeau, quand on dit: "c'est cela,ma place au soleil",on se prépare à beaucoup de souffrance. Car une chose est certaine: au terme de la vie,nous perdons tout. Alors autant tout lui donner.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39026
La peur de perdre, la peur de blesser, la peur d’être repoussé par l’ami, ou plutôt par celui dont je dépends, est effectivement un poison dangereux.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39027
S’affirmer me paraît vital. Un copain souffrait d’un léger handicap au pouce. Il gardait toujours la main dans la poche. Je lui dis: « Il ne faut pas fuir le handicap. Regarde-moi, pour cacher le mien, il faudrait que je sorte dans la rue emballé dans un sac poubelle ! » Très vite, j’eus l’intuition qu’en fuyant le handicap, on s’isole. Il est là, il faut l’accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale…

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39028
Les épreuves forment plus que les parfaites démonstrations d'éminents scientifiques ou de pédagogues engoncés dans leurs schémas.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39029
Je pense que le mépris est tonique comme disait Balzac..En revanche,la pitié,par sa fadeur, anesthésie.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39030
Le bonheur ce n'est pas d'en rajouter mais de sabrer, dégager, simplifier.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39031
Le bonheur, s'il existe, s'oppose ainsi diamétralement à un confort quiet, tranquille, tiède. Il réclame une activité intense, une lutte sempiternelle ; il s'apparente à une plénitude désintéressée acquise dans un combat permanent...

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39032
Je pense que la souffrance, la tristesse ont leur place en nous.Elles durent peut-être précisément parce que l'on n'ose pas les vivre à fond. Ce qui me frappe en observant les enfants, c'est que lorsqu'ils pleurent, ils pleurent à fond et leur tristesse s'en va. Peut-être qu'ils y a des blessures d'enfance qui n'ont pas pu être vécues à fond et qui pour cette raison demeurent.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39033
(...) l’abandon, ce n’est pas du tout la résignation, mais plutôt l’action d’action en action. Être totalement dans ce que je suis. Rien d’autre.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39034
Georg Christoph Lichtenberg dit un jour : " L'Américain qui le premier a découvert Christophe Colomb a fait une fâcheuse découverte. " La mienne fut délicieuse.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39036
La souffrance ouvre les yeux, aide à voir les choses qu'on n'aurait pas perçues autrement. Elle n'est donc utile qu'à la connaissance, et, hors de là, ne sert qu'à envenimer l'existence. Cioran, De l'inconvénient d'être né, Gallimard, 1990. Cité par Alexandre Jollien.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39037
Il faut des années pour apprendre à parler, et plus encore pour arriver à se taire !

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39038
J'aime cette idée : nous appartenons à un univers, à un cosmos. Souvent, je m'en retranche, je me replie sur moi, je le réduis. Nu, sans protection, je souhaite l'explorer, ce vaste monde ! Et, une fois encore, je perçois combien il est vain de prétendre s'assoir sur le trône de dieu et de tout ramener à soi.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39039
Car une chose est certaine : au terme de la vie, nous perdrons tout. Alors autant tout lui donner. Autant considérer la santé des enfants, notre propre santé, nos amis, comme des cadeaux immenses et non comme un dû. En somme, la gratitude, c'est revisiter tout ce que l'on reçoit avec une liberté nouvelle et en profiter encore plus, sans s'accrocher, sans s'agripper.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39040
Le danger, c’est d’absolutiser sa pratique, de croire qu’en dehors de son chemin, il n’est point de salut.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39041
Rûmî, ce magnifique poète persan qui a pu écrire : « La blessure est l’endroit où la lumière entre en vous. »

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39042
J'ai parfois décelé plus de sagesse dans les paroles de certains paumés que dans la bouche des grands maîtres.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39043
Il faut un certain culot pour s'arracher à la sidérante logique du donnant donnant, aux exigences de l'entourage et aux multiples attentes de chacun pour aimer librement.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39044
À l’heure de commencer ce journal, j’ai à cœur de ne pas oublier tous les êtres qui souffrent à travers le monde. Des hommes et des femmes apprennent que leurs jours sont comptés, des enfants meurent de faim, des malades endurent mille et un tourments et des millions d’êtres humains se débattent dans d’immenses détresses. Entrer dans une vie « sans pourquoi », c’est avant tout se dédier à autrui, s’engager pour son prochain, essayer d’apporter un peu de joie et d’amour dans cet océan de souffrances.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39045
Par crainte de perdre la moindre miette de l'existence, je cours, je m'épuise.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39046
La peur d'être authentique, la crainte de blesser causent notamment beaucoup de tort.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39047
La blessure fondamentale de mon existence réside tout de même dans ce manque d'affection, et je ne puis taire que la distance procède de la maltraitance lorsqu'elle n'est pas naturelle, souple.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39048
Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39049
Nier le corps, loin de s’élever, c’est s’abaisser. Nier le spirituel, même résultat ! Viser l’harmonie entre ces deux dimensions, savoir la gérer, là réside précisément le difficile apprentissage du métier d’homme ; il faut toujours se dépasser, sans cesse aller au-delà de soi-même, s’engendrer, parfaire ce qui est déjà réalisé en soi.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39050
On a de plus en plus tendance à exclure le différent, l’inutile, l’étranger, l’autre…

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39051
Un homme détenait pour toute richesse une pierre précieuse. scrupuleusement, il veillait sur son trésor. Un jour le malheureux laissa tomber la pierre sur le sol qui altéra le lissage.Il demanda l'intervention de lapidaires qui s'efforcérent sans succés d'éliminer l'égratinure. On présenta le joyau à un étranger: "regardez, ma pierre est abîmée à jamais" L'artisan prit ses instruments, examina l'objet, puis desssina sur l'empreinte des pétales et des feuilles. L'artiste qui tire profit du réel m'a fait songer à votre Aristode bien-aimé qui nous préte un outil que le grec nomme kairos: l'opportunité, l'occasion propice, le moment favorable. Aristode suggére qu'il est le bien dans le temps. J'y trouve un encouragement à poser l'acte qui convient dans le présent, à oser la parole appropriée, le geste qui, s'ajustant à la réalité, oeuvre au bien.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39052
Le secret, les tabous, la pruderie, la honte qui entourent les blessures intimes n’arrangent pas l’affaire et retardent la libération.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39053
Le rire peut devenir un instrument de liberté. Rire ce n'est pas fuir la réalité c'est plonger corps et âme en pleine existence

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39054
    Avec mes enfants, on essaie de sortir du magasin …les mains vides ! (Réflexion d'A. J. de brillante résistance à ce monde consumériste, saisie au vol et prononcée sur France inter ce 03 février 2017).

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39055
Aucun renoncement ne conduit à la joie, c'est la joie qui conduit au renoncement.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39056
Le soir, je m'interrogeai au plus profond de mon être : "suis-je moins libre que les autres? Se trouvera-t-il toujours quelqu'un qui, au-delà de sa peur, me rappellera, en toute bonne foi, que je suis handicapé?"

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39058
Quand je regarde mes trois enfants, ils sont l'abandon, ils sont déjà totalement ancrés dans la vie. Quand ils sont joyeux, ils sont joyeux ; quand ils sont tristes, ils sont tristes ; quand ils jouent, ils jouent. Un maître zen, Yunmen disait : "Quand tu es assis, sois assis ; quand tu es debout, sois debout ; quand tu marches, marche. Et surtout n'hésite pas."

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39066
Assumer jusqu'au bout sa faiblesse demeure une lutte de tous les instants. Rien n'est acquis à jamais. Souvent nous sommes seuls dans cette entreprise et le regard des autres devient un frein à cette acceptation.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39067
l'existence était suffisamment difficile, pourquoi la compliquer?

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39068
Vivre, c'est souffrir. D'accord ! Mais si, en plus, on fait tout pour se gâcher l'existence... Je souffre d'une cruelle incapacité à me réjouir qui m'empêche de profiter simplement, ici et maintenant.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39069
"Je vois encore ce corps forcément docile, allongé, tandis qu'on finit sa toilette, je le vois souverain dans sa vulnérabilité".

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39071
Bien sûr, on va tous mourir. Evidemment, certains pessimistes, tôt ou tard, seront dans le vrai. Raison de plus pour repérer ce qui va bien et s'en nourrir le plus possible.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39072
Nietzsche a raison : en aspirant frénétiquement à un ordre impeccable, en s'évertuant à terrasser la passion et les pulsions, nous tuons la vie.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39073
Rencontrer l'autre, c'est aller vers un autre monde,. Sortir de soi, de ses repères, de ses carapaces et de ses armures. Sortir des rôles que nous jouons.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39074
Ma raison lutte sans cesse contre mon affectivité. Je dois tout de même reconnaître que parfois, j'aime mes quintes passionnelles et qu'avec volupté je me soumets à leur esclavage. Après tout, ne viennent-elles pas pimenter une existence, cacher un vide?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39075
Rencontrer l'autre, c'est se reposer un peu de soi.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39076
Épicure invite à un usage autrement plus audacieux des plaisirs. Avant tout, il sied au progressant d’oser ouvrir les bras pour recevoir. Le maître martèle que si tous les plaisirs sont bons, tous ne sont pas à choisir. Autant dire que seul celui qui se montre un brin sélect sait jouir du quotidien. La prescription du sage est bien sobre : s’initier au bon goût, développer une heureuse sobriété…

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39077
Qu’est-ce que j’attends pour oser une existence plus saine ? Comment permettre à la vie de circuler dès maintenant sans oublier que chacun est et demeure, quelles que soient les circonstances, un être de progrès ?

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39078
De même, quand j'avale une délicieuse entrecôte, je peux penser à cette vache à laquelle on a ôté la vie exprès pour moi. Mais il y a mieux que de dire merci à l'animal, c'est de s'abstenir tout bonnement d'en manger. Je suis végétarien. p 210

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39079
Il faut tout mettre en œuvre pour parvenir à tirer profit même de la situation la plus destructrice. J'insiste sur les épreuves parce que celles-ci restent inévitables. Rien ne sert de discourir, d'épiloguer des heures durant sur la souffrance. Il faut trouver des moyens pour l'éliminer et, si on ne le peut pas, l'accepter, lui donner sens.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39080
(pp. 71-72) Parfois, je me reproche d’être impatient. Peut-être que la grande patience commence là, en était patient face à son impatience. (...) La patience, ce n’est pas un effort, une crispation, mais un laisser-être, un abandon précisément.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39081
Pourtant, à force de l'entendre mise en doute, la certitude que je n'étais finalement pas plus malheureux qu'un autre risquait de s'étioler.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39082
J'ai longtemps craint comme la peste la simple idée de geindre. Je trouve aujourd'hui l'audace de tenter un chemin inédit beaucoup plus subtil : "de meme que la Plainte ne s'épuisera qu'avec la plainte. Aussi curieux que cela puisse paraître, il arrive que le poison soit l'antidote." Vacciner contre le désespoir notre esprit chagrin en l'autorisant à se plaindre jusqu'à plus soif, en voilà une thérapeutique qui vaut le détour. Et si l'on commençait par y aller carrément, en regardant en face tout ce qui nous mine, nous ronge et en affrontant paisiblement le long cortège des déceptions, des déconvenues et des déboires? La vie nous invité à ne rien retenir, à évacuer tout ressentiment. Mais encore faut-il s'y livrer en douceur, sans déverser notre bile sur le premier venu. Si s'enliser dans des jérémiades est on ne peut plus dévastateur, nier les blessures, faire comme si de rien n'était, c'est foncer droit dans le mur. Au fond, le remède consiste à circonscrire lucidement ce qui coince et nous perturbe.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39086
Lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi se succédaient à la même cadence. Sans jamais se ressembler, les jours suivaient pourtant leur cours avec une étonnante régularité. Le temps nous entraînait inéluctablement dans sa marche sans que nous lui opposions jamais un pourquoi.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39087
Selon ce qu’a écrit Aristote, c’est en pratiquant la vertu que l’on acquiert la vertu2. C’est en faisant des petits actes de confiance que l’on devient confiant. Moi, je me disais souvent : « Quand j’aurai la confiance, je ferai des actes de confiance. » C’est le contraire qui est vrai. C’est en faisant chaque jour un tout petit peu confiance à la vie que, peu à peu, la confiance se découvre. Il ne s’agit pas d’importer la confiance mais de voir qu’elle est déjà en nous.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39088
Devenir léger, c'est accepter humblement le sort après avoir tout tenté pour éradiquer son ombre, affirmer une résistance là où priment la révolte et la colère, c'est refuser que la rage ou la haine viennent aliéner la liberté. Etre léger, c'est donc recourir de force à la joie contre ce qui aigrit, contre ce qui isole, épauler celui qui souffre pour qu'il ne se claquemure pas dans son mal-être

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39089
La simplicité, c'est bien davantage que l'acceptation de soi. C'est être avec soi, avec une infinie bienveillance.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39090
Nier le corps, loin de s'élever, c'est s'abaisser. Nier le spirituel, même résultat ! Viser l'harmonie entre ces deux dimensions, savoir la gérer, là réside précisément le difficile apprentissage du métier d'homme.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39091
Je me rappelle toujours cet esprit rebelle à qui je lançais ma salutation habituelle, "Sois sage". Un jour, il me répondit à brûle-pourpoint "Et toi, marche droit !". Cela me procura un plaisir extrême. Il m'estimait pour moi-même, et n'avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement quand, à la caisse, je paie mon paquet de spaghettis aux herbes.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39092
La réification consiste à réduire l'autre en rang de chose.Elle réduit l'autre à un attribut ,ne voit en lui qu'une qualité ou un défaut ,elle le pétrifie en bloquant toute évolution.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39093
De nombreuses douleurs sont induites par cette comédie intime que l'on ne cesse de jouer. On joue un rôle pour obtenir de l'affection. On joue un rôle pour être aimé. D'où l'immense besoin de se sentir aimé inconditionnellement.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39094
Quelle folie de refiler au premier venu la télécommande qui décide de notre humeur et a droit de vie et de mort sur notre équilibre tout entier !

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39095
Nietzsche, dans Humain, trop humain, en appelle à Épictète. L’esclave philosophe dissipe la montagne de psychodrames : “On appartient à la populace tant que l’on fait toujours retomber la faute sur les autres ; on est sur le chemin de la vérité lorsque l’on ne rend responsable que soi-même ; mais le sage ne considère personne comme coupable, ni lui-même, ni les autres.”

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39096
Il faut prendre soin du corps pour que l'âme s'y plaise.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39097
(p. 80) Il n’y a pas de sens à mon existence. Pas de sens que l’on pourrait trouver a postériori pour dire: « Ma vie a eu un sens ». Il n’y a pas à rechercher pourquoi j’existe. La vie est purement gratuite. Il faut plutôt demander comment je peux donner le maximum de tout ce que je suis aujourd’hui.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39098
Un torrent coule naturellement du haut de la montagne vers la plaine. Pour l'esprit c'est pareil. Les idées coulent, s'écoulent et il faut les laisser faire. Dès lors qu'au contraire on se fige dans la colère, la haine il y a souffrance. Le boudhime tibétain suggère de regarder nos pensées comme s'il s'agissait de nos enfants que nous contemplons, que nous surveillons paisiblement.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39099
Le zen propose de nous donner tout entier à l'instant, d'y épuiser toute notre énergie pour renaître neufs, disponibles à nouveau.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39100
La confiance, c'est peut-être cesser de se cramponner à la paix, à la guérison, au bonheur et simplement avancer pas à pas, sans pourquoi.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39101
La Bienveillance. le mot "bienveillance" vient du latin bene volens. Le bénévolat, c'est d'abord vouloir le bien des autres. on ne fait pas du bénévolat pour se "redorer le blason" mais parce que l'on veut le bien de l'autre. et c'est peut-être là une défiition de l'amour et de l'amitié: vouloir le bien de l'autre sans lui imposer sa propre version du bien. La phrase du Soutrâ du Diamant s'applique encore là à merveille: "Le bien n'est pas le bien, c'est pourquoije l'appelle le bien." Parce que quand on croit savoir mordicus ce qu'est le bien pour l'autre, souvent on lui impose ses préjugés et l'on s'éloigne de ce qui est vraiment bien pour lui. Surtout, ne pas imposer le bien.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39104
La peur de perdre, la peur de blesser, la peur d'être repoussé par l'ami, ou plutôt par celui dont je dépends, est effectivement un poison dangereux. Il instrumentalise l'autre, le réduit au rang de moyen pour combler un vide, moyen pour combler ma solitude. On s'accroche, on rampe vers l'autre pour se fuir soi-même.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39105
Le problème de l’angoisse, de la peur, c’est que je me fixe encore une fois sur les oiseaux. J’en oublie presque le principal. Le ciel.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39106
C'est que la souffrance (qui dévoile nos limites) place au cœur de ma quête le corps, compagnon noble qui cependant ne m'est pas toujours apparu comme tel. Il s'impose en force : siège de la douleur, dispensateur du plaisir, fondement de l'être, le corps constitue une véritable conquête. L'apprivoiser, l'habiter peut-être, voilà encore une tâche impartie à l'apprenti qui se lance dans l'exercice du métier d'homme.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39107
Inconsciemment je percevais et comprenais que ma présence était pour beaucoup de personnes associée à un échec, un accident. J'incarnais pour eux une sorte de souffrance qui les culpabilisait. Ils se rendaient presque coupables de mon handicap. Je jouais le rôle d'une mauvaise conscience.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39108
Tant que nous dilapidons notre énergie, qui est faible certains jours, à vouloir refaire le monde, nous passons à côté de la joie du moment présent et de ce qui est donné.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39109
La mémoire constitue l'estomac de l'esprit Saint Augustin

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39110
Je m'interroge souvent quand j'agis avec les autres, lorsque je suis avec des proches ou des moins proches: "Est-ce que je tends au bien ou est-ce que je veux plaire à l'autre?"

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39113
'L'individu faible de représente pas nécessairement un poids pour l'autre. Chacun dispose librement de sa faiblesse, libre à lui d'en user judicieusement."

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39117
Petit exercice proposé par un moine bouddhiste: cesser les commentaires intérieurs et ne pas faire une montagne de tout. Si un individu nous jugeait comme on se juge en permanence, on aurait tôt fait de le haïr. Le premier pas vers l'acceptation, c'est de repérer ce que l'on n'accepte pas et de constater que ce n'est pas un problème.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39118
Tout ce que l'on croit savoir sur la réalité ce ne sont que des étiquettes qui la figent. Il s'agit de laisser aller la vie, de danser avec elle sans l'immobilisme

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39119
On se forge une personnalité et toute sa vie on essaie de coller à ce que l'on a décider d'être-Sartre-.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39120
Le petit enfant est un maître en humanité car il vit dans le présent.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39121
Le bonheur procède de la conquête alors que la joie c'est peut-être tout simplement, et ce n'est pas aussi simple que cela, s'ouvrir à ce qui est, donner quotidiennement. La joie procéderait plus de l'acte de recevoir que de celui de conquérir.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39122
La joie, c'est la manière de vivre cela sans aigreur. L'amour de la vie pourrait bien être son autre nom.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39123
Dans le "pourquoi vit-on ?", il y a souvent "pour les autres". Finalement, on est peu de chose. On va "claquer" dans quelques années, c'est une chose certaine. Que restera-t-il de nous ? Rien ou pas grand-chose. Voilà une invitation à savourer la gratuité. Il n'y a pas de sens à l'existence. Pas de sens que l'on pourrait trouver a posteriori pour dire : "Ma vie a eu un sens." Il n'y a pas à chercher pourquoi j'existe. La vie est purement gratuite. Il faut plutôt se demander comment je peux donner le maximum de tout ce que je suis aujourd'hui.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39124
La foi en Dieu, qui ne m'a jamais quitté, a trouvé dans la rencontre avec le bouddhisme un puissant élan et j'ai désiré approfondir le dialogue.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39125
J'ai immanquablement songé aux Stoïciens pour qui la passion tient précisément d'un jugement de valeur erroné. c'est lui qui déclenche l'impulsion fugace qui emporte le passionné et met sa volonté hors de contrôle.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39126
On m'a expliqué ,par exemple ,qu'il existe deux effets de la normalité.La normalité peut constituer une stimulation pour la personne qui s'en exclue.Elle suscite en elle le désir de devenir toujours meilleure ,de réduire de plus en plus l'écart qui la sépare des autres.La normalité peut aussi créer la marginalité,exclure....

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39127
La bonne victoire doit réjouir le vaincu, et avoir quelque chose de divin qui épargne l'humiliation. F. Nietzsche, humain, trop humain.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39128
Avec Epicure , je me suis douté que le bonheur ne se cueillait pas forcément dans l'avoir , mais dans l'être

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39129
Celui que possèdent sans cesse le désir de progresser ou le rêve de devenir quelqu'un d'autre se prive de la douceur de l'instant .

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39130
Le tragique de l'existence rappelle qu'il faut célébrer les occasions de jubiler et de faire jubiler. Offrir la joie là où s'imosent d'aventure la pitié et la tristesse. Lutter pour la vie, ne pas macérer dans le mépris. S'appuyer sur les mille petites joies de notre condition. Le métier d'homme, sujet grave, austère parfois, réclame donc un engagement constant, une légéreté qui veut jeter un regard neuf sur le monde. Regard dépouillé de tout artifice, de tioute régle, sauf peut être la règle de Chamfort : "la plus perdue de toutes les journées est cele où l'on a pas ri!"

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39132
Je tournais en rond. Mes fantômes intérieurs occupaient mon temps et mon esprit, et j'affrontais ces tyrans comme sur un champ de bataille.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39133
Les philosophes aident beaucoup, non par leur réponses, mais plutôt par leur méthode, par leur terrain d'investigation,Il m'est difficile d'expliquer autrement leur aide précieuse! Au fil de mes études, la philosophie constitue pour moi une sorte de loupe pour observer la réalité, pour lire dans les évènements quotidiens pour trouver un sens aux expériences. Très tôt j'ai éprouvé la nécessité de comprendre la cruauté qui revêtaient parfois les relations entre individus la précarité de ma condition d'homme

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39134
Le dépouillement a aussi été pour moi une sorte de « gros machin » inatteignable. J’imaginais que pour l’atteindre, il me fallait devenir moine, presque un stakhanoviste du détachement, et envoyer paître tout ce qui relève du matériel. Jusqu’au jour où j’ai pris conscience que le « gros machin » dont je devais me détacher, c’était moi.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39135
Hegel a beaucoup insisté sur le regard d'autrui.Il voit dans la rencontre de l'autre,un moyen de s'élever,de grandir,de devenir pleinement humain...

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39136
Si tu veux t'en sortir en milieu hostile sois rusé.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39137
je ne puis taire que la distance procède de la maltraitance lorsqu'elle n'est pas naturelle,souple.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39138
_Je me souviens de cette jeune fille à la piscine. _Elle avait vécu en Afrique dans un pays en guerre. Des soldats avaient envahi son village et tué son père et sa mère à la machette. Puis ils l'avaient abandonnée au milieu d'un tas de cadavres sanguinolents,les bras et les jambes coupées....Peut-on imaginer situation plus horrible ? _Pourtant à la regarder flotter avec son éternel sourire, elle incarnait a mes yeux la joie la plus totale, une joie unique ! _Merveilleuse faculté d'adaptation de l'être humain ! _Darwin toujours.... _Beaucoup mieux ! Les épreuves forment davantage que les démonstrations des scientifiques ou des pédagogues ! _Ne fais-tu pas l'apologie de la souffrance ? _Je dis simplement qu'il faut tout mettre en œuvre pour parvenir à tirer profit même de la situation la plus destructrice.J'insiste sur les épreuves, car elles sont inévitables. _Rien ne sert de discourir ni d'épiloguer des heures sur la souffrance...Il faut trouver un moyen de l'éliminer ! _Et si on n'en trouve pas, il faut l'accepter,lui donner un sens.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39139
Apprendre à rire dans l’insécurité, ne pas avoir peur de la vulnérabilité, rigoler un peu plus, craindre un peu moins. Voilà le défi, la grâce !

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39140
Force est de constater que la chose la plus difficile, en tout cas à mes yeux, est d'écouter l'autre sans le juger.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39141
"ALEXANDRE : -En nous faisant confiance, il nous invitait à découvrir nos illusions, nos penchants, nos faiblesses. Comme toi, il considérait que chacun détient en lui les solutions qu'il s'agit simplement de mettre en lumière. Matthieu ne professait pas une théorie abstraite, extérieure au sujet, il réveillait en nous un savoir, des capacités engourdies." SOCRATE : -Voilà une bonne définition de l'éducateur. ALEXANDRE : Oui je pense... Celui qui aide à accoucher, qui interroge, celui qui réveille les capacités enfouies par différents obstacles. Cette démarche exige confiance absolue en l'homme, mais aussi humilité, humilité qui permet de garder ses distances, de ne pas juger l'autre, de prendre conscience que l'autre restera toujours un individu irréductible, qui ne peut être totalement soumis, analysé, compris."

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39146
Nous vivons en société. Nous vivons grâce à l'autre, grâce aux rencontres. Page98

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39147
Le temps nous entraînait inéluctablement dans sa marche sans qu'on lui oppose jamais un pourquoi....

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39148
Souvent, on va à l'extérieur connaître le monde sans être conscient de tout ce qui est enfoui sous les personnages, les rôles que l'on joue et qui nous habitent. Tant que nous n'avons pas rejoint ce que nous sommes véritablement, la détente n'est qu'un apparence.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39149
L'amour inconditionnel, ce n'est pas la tolérance absolue. C'est la bienveillance totale envers ce qui est ici et maintenant.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39150
La vie est purement gratuite. Il faut simplement se demander comment je peux donner le maximum de tout ce que je suis aujourd'hui.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39151
Quand on commence à considérer la vie comme un dû on se prépare à beaucoup de souffrances.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39152
La détermination c'est la persévérance. Je continue coûte que coûte à avancer. Je progresse tel que je suis. Ce qui compte c'est faire un pas, juste celui-ci, demain on verra.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39153
Un superbe livre , rempli de philosophie et de spiritualité ainsi que d'une grande profondeur. Il fait du bien !

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39154
Mon passé devenait ainsi le terreau de ma réflexion.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39155
ALEXANDRE Quand un enfant essaie de s'épanouir au sein d'un milieu où l'on n'a de cesse de le dévaloriser (souvent involontairement), il intériorisera cette projection et assimilera les remarques qu'il a entendues. Nombre d'entre nous risquions de perdre toute confiance spontanée en la vie. A ce propos, des études récentes ont prétendu que les les premiers mots prononcés à la naissance d'un nouveau-né exercent une influence insoupçonnée sur son développement. Hegel a beaucoup insisté sur la problématique du regard d'autrui. Il voit dans la rencontre de l'autre un moyen de s'élever, de grandir, de devenir pleinement humain... Sartre décrit tout au long de son oeuvre, notamment dans sa célèbre pièce "Huit clos", notre besoin viscéral et profond de nous sentir reconnu, besoin jamais assouvi. SOCRATE Le regard d'autrui, selon moi, construit, structure notre personnalité. Cependant, il peut aussi nuire, condamner, blesser.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39156
Rencontrer l'autre, c'est mettre à bas nos préjugés. On ne se prépare pas à la rencontre, il n'y a pas de protocole. (p.99)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39157
Un coeur humain est si vaste qu'il peut bien loger quelques paradoxes.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39158
Mais pour cela, l'éducation me semble essentielle. Chaque parent devrait consacrer du temps à bien expliquer aux enfants pourquoi il existe des gens différents, des gens qui ne voient pas, des adultes "en poussette" comme des bébés. Les enfants, chercheurs, véritables philosophes en herbe, veulent comprendre. Le mot "pourquoi" revient sans cesse sur leurs lèvres. Souvent, cette soif de connaissance se heurte à une gêne, et l'indifférence des parents vient détruire cet intérêt. [...] Peut-on y remédier ? C'est difficile. Peut-être ne faudrait-il pas défendre, mais plutôt apprendre à regarder autrement, à comprendre. J'ai vu des enfants changer du tout au tout. par une simple explication, leur façon de considérer devenait plus naturelle, plus amicale, plus vraie. p.70

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39159
Je continue coûte que coûte à avancer, je progresse tel que je suis. Ce qui compte, c'est faire ce pas, juste celui-ci. Demain, on verra. Hier, c'est du passé.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39160
Nul besoin de s'appeler Bouddha, ni d'avoir tenu la posture du cobra tous les mardis soir, pour prendre conscience que rien n'est sûr, sinon la mort.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39161
Mener une vie simple, c'est s'abandonner à tout. Il ne s'agit même pas de vouloir faire disparaître ses regrets. Si les regrets sont là, pas de problème, ils ont leur place.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39162
Une phrase de Spinoza illustre la quête de mon existence: "Bien faire et se tenir en joie".

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39163
Tant que j'aime une image de Dieu ou une image de ma femme, je ne l'aime pas pour elle-même. Tant que j'aime l'image parfaite, impeccable de mes enfants, je ne les aimes pas pour ce qu'ils sont.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39164
Qu'est-ce que je peux faire pour me protéger de la vie ? Absolument rien.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39165
La question c'était déjà posée pour le handicap : pourquoi moi ? Pourquoi cette inégalité ? J'avais cru calmer la blessure avec des mots bien connus de Spinoza : "Par réalité et par perfection j'entends la même chose." L'injustice est ailleurs. Elle suppose une liberté, une volonté, un responsable. Trois tours de cordon ombilical tiennent du manque de pot, en aucun cas d'une injustice ! Mourir de faim, la voilà, l'injustice !

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39180
Mille intentions ne valent pas un acte.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39181
Il n'y a rien à perdre puisque tout est déjà perdu d'avance.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39182
Vertigineux défi : essayer de conduire une vie moins automatique, plus simple, plus naturelle, plus libre, se rapprocher des autres, tuer l'ego, oser l'abandon.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39183
Je ne suis pas encore habitué à écouter ni à me taire. Il faut des années pour apprendre à parler, et plus encore pour arriver à se taire ! (P284)

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39184
Le zazen, c'est laisser les choses se manifester sans interférer, sans commenter. Tout peut ainsi devenir occasion de zazen. Quand je marche, je marche... sans que mon esprit ne vagabonde ailleurs, sans que je me perde en de vaines rêveries qui me coupent du monde présent.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39185
Je doute vraiment que mon arsenal thérapeutique puisse transformer une bête féroce en colombe ou un colérique en doux agneau.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39186
Rencontrer l'autre, c'est se reposer un peu de soi. La plus grande souffrance est selon moi celle qui nous replie sur nous-mêmes, celle qui renferme sur notre petit moi. Et ça finit par sentir le renfermé là-dedans ! Rencontrer l'autre, c'est se dépouiller un peu de soi, se dépouiller de tout ce que l'on projette sur l'autre . (p.98)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39187
Et l'on prête à Gandhi cette formule merveilleuse : "Il faut vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre".

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39190
C’est dans le quotidien, dans le banal, que la joie réside. Une conversion de ma vie fut de ne plus me demander : « Qu’est-ce qu’il me faut pour être heureux ? » mais : « Comment être dans la joie, ici et maintenant

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39191
Une fois né, l'homme est promis au pire.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39192
L'art de tenir debout, de maintenir le cap suppose précisément un horizon plus heureux vers lequel se diriger.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39193
Apprendre à faire durer le plaisir ? Vivre à fond, c'est aussi ralentir.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39194
Si je peux, à l'heure qu'il est, me détacher de ce qui est matériel, c'est parce que je ne suis pas vraiment dans le besoin.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39195
je définirais la passion comme ce qui, en moi, est plus fort que moi.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39196
La philosophie parle d'incontinence. Est incontinent celui qui, impuissant à se maitriser, observe piteusement le spectacle désolé de ses affrontements intérieurs.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39197
Celui qui dès sa naissance côtoie la souffrance ou la douleur entame l'existence pourvu d'un réalisme bienfaiteur. En définitive, trop tôt avisé que la vie s'accompagne inexorablement de peines, il sombre moins aisément dans le découragement et, savourant la nécessité du combat, reconnaît et déjoue plus aisément la cruauté de son adversaire.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39198
Au cœur de ma faiblesse, je peux donc apprécier le cadeau de la présence de l'autre et à mon tour, j'essaie avec mes moyens de leur offrir mon humble et fragile présence.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39199
L’humilité, c’est être juste à sa place.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39200
Le « ce n’est pas compliqué » m’aide à m’abandonner à la vie en trouvant une solution..., je n’en ai plus marre d’en avoir marre.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39201
Tant que nous n’avons pas rejoint ce que nous sommes véritablement, la détente n’est qu’une apparence.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39202
Le dépouillement démarre par des petits gestes quotidiens et qui nous conduisent peut-être vers le gros dépouillement : se dépouiller du gros moi, bien installé, que je crois être, mais qui m’étouffe, qui m’empêche d’être libre et joyeux, d’avancer nu.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39203
Peut-être que la grande patience commence là, en étant patient face à son impatience.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39204
Mille pas en avant, neuf cent quatre-vingt-dix-neuf en arrière. C'est cela le progrès.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39205
Quel gouffre entre ce que je voudrais, ce que je pourrais être, et ce que je suis! Devant mon impuissance, face à mon incapacité à tordre le cou à ces contradictions qui ne tiennent pas la route, je suis tenté de me haïr.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39206
Il est plus difficile d'etre un honnete homme huit jours qu'un héros un quart d'heure.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39207
La différence trouble, décontenance l'homme dans son souci de perfection. Quant à la peur, elle le rétrécit.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39208
Le rire devient avec la joie , l'arme que l'on oppose au découragement . A la différence de la moquerie , le rire rassemble , réunit , rend plus fort .

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39209
Du matin au soir, j'essaie de devenir quelqu'un d'autre en prenant le risque de me nier moi-même.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39210
Eloge de la faiblesse retrace un itinéraire intérieur, une sorte de conversion à la philosophie. L'auteur, handicapé de naissance, imagine recevoir la visite de Socrate en personne. Dès lors, s'en suit un échange où de proche en proche émergent des - outils pour apprendre à progresser dans la joie, garder le cap au coeur des tourments et ne pas se laisser déterminer par le regard de l'autre. La philosophie est ici un art de vivre, un moyen d'abandonner les préjugés pour partir à la découverte de soi et bâtir sa singularité. Peu à peu, une conversion s'opère, le faible, la vulnérabilité, l'épreuve peuvent devenir des lieux fertiles de liberté et de joie.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39211
Nous vivons grâce à l'autre, grâce aux rencontres.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39212
Je laisse venir l'émotion, puis se développer et s'évanouir d'elle-même. Parce que la comparaison tue le monde et le réel.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39213
rien n'est complique

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39214
pas de pitié. Une fois de plus, je donne raison à Nietzsche. Je crois qu’il voit juste quand il condamne la pitié, l’hypocrisie ou le paraître.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39215
'...) l’exercice de la méditation consiste à voir la vacuité, à se laisser totalement détendre dans la vacuité. À considérer les pensées comme des oiseaux. Et derrière les oiseaux, il y a un ciel toujours immensément bleu.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39216
La Sécurité sociale devrait rembourser tous les bouquins qui nous remettent d’aplomb.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39217
Freud prétend que l’une des plus grandes sources de souffrance réside dans le rapport avec les autres, dans les jeux sociaux et les interdits. Vivre en société, c’est prendre des coups, réprimer, se cacher, se dissimuler, se corriger, s’ajuster, s’adapter sans cesse, sans parler de cet immense carnaval où chacun doit enfiler un costard, se brimer avec plus ou moins de virtuosité.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39218
Aspirer à la grande santé, ce n’est pas fuir mais épouser le réel tel qu’il se donne et tordre le cou aux sirènes.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39219
Pour foncer vers la grande santé, arrêtons de rêver à un monde aseptisé, purgé du tragique, et amusons-nous à trouver de la joie dans ce bas monde, au cœur des vicissitudes. Nietzsche aide à coup sûr : « Il faut avoir encore du chaos en soi pour enfanter d’une étoile dansante. »

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39220
Il s’écrit pléthore d’initiations à la vie spirituelle. Nous ne saurions toutefois apprendre à nager en lisant des ouvrages consacrés à l’hydrodynamique ni en demeurant bien au sec au bord de la piscine. Il faut sauter, plonger à pieds joints, oser boire la tasse, couler parfois, et flotter au cœur du tragique.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39221
Allégorie qui en dit long sur notre pudeur qui s’acharne à voiler telle ou telle partie du corps, mais ne se gêne pas pour livrer au premier venu colère, médisance et violence dans la plus totale impudence.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39222
L'humilité, c'est être juste à sa place.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39223
La grande santé tient du marathon plus que du sprint

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39224
Si nous courons du matin au soir comme des tarés, si nous malmenons notre carcasse, comment aspirer à avoir l'esprit un tantinet en paix? Bref, la casuistique de l'amour de soi, comme il le dit est vitale

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39225
Qu’est ce qu compte à la fin ? Les plans de carrière, les succès, les réussites, les performances, les tiraillements de la chair, la rancoeur, la rancune, ou ce « au revoir Mme Blanc » qui couronne une vie consacrée à l’autre, donnée tout entière, et renvoie aux oubliettes les étiquettes, les rôles et tout vernis social.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39226
J’aimerais embrasser la carrière d’un policlinicien, réparer les vivants, dézinguer les rancunes, les retenues, tout ce qui nous tue avant l’heure. Comment l’esprit de sérieux, la prétention, l’égoïsme, la méchanceté peuvent-ils survivre face à à cette évidence, joyeuse et tragique : nous allons tous finir entre quatre planches et la poignée d’instants qui nous est donnée tient du miracle .

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39227
Celui qui connaît bien les limites de la vie, sait qu’il est facile de se procurer ce qui supprime la souffrance due au besoin de ce qui amène la vie toute entière à sa perfection. (Epicure)

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39228
La difficulté aguerrit, stimule, elle oblige à trouver des solutions.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39229
Eh bien, l'ami dans le bien, quand j'essaie de me le représenter, c'est de larges bras ouverts qui accueillent l'autre tel qu'il est et nourrit pour lui un amour inconditionnel. Il aime sans conditions : " Je t'aime sans que tu aies besoin de faire quoi que ce soit" . Page24

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39233
Peut-être qu'il y a des blessures d'enfance qui n'ont pas pu être vécues à fond, et qui pour cette raison demeurent.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39234
(p. 65) Pour moi, la prière, c’est se présenter nu à Dieu, sans attentes. On considère souvent la prière comme une demande. (…) Mais depuis que j’ai lu le Soûtra du Diamant, il m’apparait que la prière n’est pas la prière, c’est pourquoi je l’appelle la prière. La prière, ce n’est pas: « Donne-moi ça ». Parce que, quand on dit: « Donne-moi ça », on se coupe de tout, on se fixe, on se borne à un résultat. Si Dieu existe, il ne va pas donner une réponse clé en main à notre prière. (…) Etre sans attente. Se laisser ouvrir...

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39235
Nous vivons en société. Nous vivons grâce à l'autre, grâce aux rencontres. Sans les rencontres qui m'ont fait et défait, je ne serais plus de ce monde. Rencontrer l'autre c'est se reposer un peu de soi. La plus grande souffrance est celle qui nous replis sur nous mêmes. Celle qui nous referme sur notre petit moi. Et ça finit par sentir le renfermé là-dedans! rencontrer l'autre c'est sortir des rôles que nous jouons.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39236
Ne croyez pas que celui qui essaie de vous réconforter vive sans effort parmi les mots simples et sereins qui parfois vous font du bien. Sa vie connait tant de peines et de tristesses qui le laissent loin derrière elles. S’il en allait autrement, il n’aurait jamais pu trouver ces mots-là.

Alexandre Jollien
(Le métier d'homme : Suivi de 'La pratique spirituelle)


#39237
Sur le chemin du retour, je pressens qu'au fond de toute grande joie, il y a un cœur qui s'élargit, un être qui retrouve sa dimension : moins l'on fait cas de soi, moins l'on souffre. Rencontrer véritablement autrui, l'écouter y contribue assurément.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39238
La gratitude comme antidote à l'insatisfaction, comme prise de conscience que j'existe aussi grâce à l'autre, n'a pas fini de me délivrer...

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39239
Le regret nous rend deux fois malheureux : la première, de ne pas avoir réalisé ce que nous désirions ; la seconde, de réactiver la tristesse en nous reprochant de l'éprouver. Tout le contraire de la joie, dans laquelle nous ne jugeons pas la vie !

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39240
Il est compliqué d'être simple. Il est compliqué de rester nu face à la vie. Tout se passe comme si notre mental travaillait du matin au soir à la compliquer, à comparer, à attendre des circonstances qui n'arriveront jamais, à regretter un passé qui est passé pour toujours. Mener une vie simple, c'est s'abandonner à tout. Il ne s'agit même pas de vouloir faire disparaître ses regrets. Si les regrets sont là, pas de problème, ils ont leur place. Commencer une vie simple, c'est se demander ce qu'il y a de central dans mon existence : les problèmes, les crispations, les tensions ? Et vivre, simplement.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39241
Demandons-nous donc ce qui est au centre de notre vie. Est-ce nos problèmes, nos complexes, nos jeux sociaux ? Est-ce l'autre ? Quel est le centre de ma vie ? Qu'est-ce qui donne la direction de mon existence ? Assurément, le rire empêche de se fixer. Commençons d'abord par rire de nous-mêmes, car il y a de quoi faire. L'ennui n'a pas ou peu sa place. Dès que l'on commence à rire de soi, tout devient exercice. Je peux même rire de mon obstination. Loin de la moquerie, le rire peut devenir un instrument de vie qui déracine toute fixation narcissique et nous aide à avancer.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39242
Quand on commence à considérer la vie comme un dû et non comme un cadeau, quand on dit : "C'est cela, ma place au soleil", on se prépare à beaucoup de souffrances. Car une chose est certaine : au terme de la vie, nous perdrons tout. Alors autant tout lui donner. Autant considérer la santé des enfants, notre propre santé, nos amis, comme des cadeaux immenses et non comme un dû. En somme, la gratitude, c'est revisiter tout ce que l'on reçoit avec une liberté nouvelle et en profiter encore plus, sans s'accrocher, sans s'agripper.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39246
La confiance, c'est peut-être cesser de se cramponner à la paix, à la guérison, au bonheur et simplement avancer pas à pas, sans pourquoi.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39247
Avoir le courage de rester ouvert et disponible et, quand le mental fait des siennes, le calmer pour une simple question : Qu'est-ce qui se passe là-haut? Qui panique en ce moment ?

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39248
Vivre, c'est souffrir et éclater de rire...

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39249
La différence trouble, décontenance l'homme dans son souci de perfection.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39250
On estperpétuellement en train de juger la vie, et le moi sembleprogrammé pour refuser le réel. Il y a toujours pour luiquelque chose qui cloche, qui n ' est pas à la hauteur.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39251
Je peux dans la même heure être un mari minable, déplorable, autant qu’un mari modèle. L’important, c’est de ne me fixer dans aucune attitude, de ne me fixer nulle part et d’aller de l’avant...

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39252
Ne croyez pas que celui qui essaie de vous reconforter vive sans effort parmi les mots simples et sereins qui parfois vous font du bien. Sa vie connait tant de peines et de tristesses qui le laissent loin derrière elles. S'il en allait autrement, il n'aurait jamais pu trouver ces mots-là.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39253
Bien que je sois seul pour l'essentiel - je souffre seul, je mourrai seul -, la présence de l'autre jalonne mon existence.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39254
Comment rester vivant et ne pas devenir la marionnette de ses passions?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39255
Je m'aperçois que je ne dois plus lutter contre l'existence, ni vouloir devenir quelqu'un. Juste être là, sans amertume ni aigreur, et être puissamment actif.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39256
Le mot représente une chaîne à laquelle est liée l'existence, la prison dans laquelle on enferme un individu. Le terme devient plus lourd que la réalité qu'il prétend désigner. Quand mon voisin disparaît sous l'étiquette de dépressif, quand autrui n'apparaît plus que comme le diabétique, le veuf ou le Noir, la réduction à l'œuvre dans maints regards pèse, meurtrit la personnalité et ouvre des plaies secrètes. (...) Or la fixité même du jugement réduit la richesse du réel, de l'être humain devant lequel on devrait au moins s'étonner, à défaut d'oser s'émerveiller.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39257
De bonne heure, l'existence s'est donc annoncée comme un combat. Les premières années de ma vie, je les ai vouées à la correction de la bête, à l'adaptation d'un corps rétif. La longue suite de ses dysfonctionnements exigeait mille efforts, il fallait y employer âme et corps (...) atteindre le lendemain sain plus que sauf. Souvent l'irrémédiable gagnait du terrain, souvent il semblait anéantir le présent. Chaque matin, le combat recommençait, les stratégies s'affinaient. Obstacle redoutable et reconnu, la résignation hostile était proscrite. Nulle astuce, nul effort ne pouvaient être épargnés. Loin de m'attrister, la lutte à livrer dispense sans trêve et de façon inattendue une joie authentique que j'ai invariablement retrouvée auprès des camarades qui m'entouraient. Soutenant le moral de cette singulière troupe, la jubilation venait couronner et transformer en triomphe tout progrès, toute réussite, même la plus insignifiante. (...) Curieux paradoxe : bien souvent, les situations les plus précaires disposent à la lutte. Interdisant la passivité, elles incitent au défi.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39258
Très tôt j'ai éprouvé la nécessité de comprendre la cruauté que revêtaient parfois les relations entre individus, la précarité de ma condition d'homme.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39259
Au fond du lit, des yeux humides fixent le plafond, le visage moite et grossi émerge des draps blancs. Une main raide reste parfaitement immobile pour ne pas entraver l'oeuvre dérisoire du goutte-à-goutte. Dans la salle froide, au milieu des malades, je perçois le caractère sacré de l'être humain, du corps qui le constitue. Le corps à l'agonie que la vie déserte par petites étapes sournoises m'installe dans un sentiment étrange de respect.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39260
Non pas nécessairement une leçon de vie ni un livre qui se montre dogmatique face à ses lecteurs. Simplement, la philosophie d'un homme qui tente de s'abandonner au moment présent. Ce n'est pas non plus un traité vulgarisé malgré sa simplicité. L'auteur a de plus de l'humour. "Je suis déterminé à devenir ce que je suis ici et maintenant".

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39261
Les adversités rencontrées constituent un terreau sur lequel l'existence va se construire . Sans culpabiliser ceux qui ne s'en sortent que difficilement , contentons- nous de nous référer à ces biographies qui rappellent que rien n'est jamais ´ perdu ´

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39262
Tout ce que je construis , je l'arrache , pour un temps , à l'emprise de la souffrance ; toute joie que je donne , je l'opposé à la tristesse , à la solitude .

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39263
Être léger , c'est donc recourir de force à la joie contre ce qui aigrit , contre ce qui isole , épauler celui qui souffre pour qu'il ne se claquemure pas dans son mal- être . La légèreté va contre , elle contre ce qui rétrécit

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39264
Il s'agit d'évacuer déceptions , rancunes , culpabilité pour vivre plus librement nos manques .

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39265
La légéreté oblige aussi à ne pas sombrer dans la haine de soi

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39266
On ne peux désiré ce que l'on ignore.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39267
Certes, le handicap, la privation existent. Mais je pense qu'ils sont aggravés et deviennent encore plus douloureux dès lors que je me compare à mon voisin(...). Le chemin de ma vie, c'est d'accepter ou plutôt d'accueillir tout mon être, sans rien rejeter de lui. Trouver la beauté, la joie, là où elles se donnent: dans ce corps, dans cet être, dans cette vie et non dans une vie rêvée, idéalisée.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39268
La gratitude n'est pas de nier le tragique de l'existence... La gratitude, c'est plutôt de se nourrir de ce qui va bien, de savourer tout ce qui est donné.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39269
La colère cette passion fondamentale relève de la part animale en nous, cependant comme le rappelle un internaute elle est avant tout "la manifestation d'un ego blessé". Notre propension à l'irritabilité dit assez bien le degré de notre susceptibilité et l'étendue de nos attachements. Aussi quand au loin se lève une crise, un seuil du coup de sang, il ne reste plus qu'à prendre conscience que, presque à coup sur, c'est mon petit moi qui n'est pas content, qu'il se sent menacé bafoué, outré. Les remèdes requis tiendront forcément du soin palliatif tant que l'ego régnera en maitre au milieu des accès de rage, des emportements des fureurs. La colère est un véritable auto-goal, elle aggrave presque inévitablement la situation. Celui dont elle s'empare n'est-il pas avant tout sa proie? Je la crains parce qu'elle m'arrache à la joie et m'a rendu plus d'une fois bête, méchant et malheureux. (...) Derrière la colère se cache, semble-t-il une autre passion, la peur. Je présume qu'un homme dépourvu de celle-ci serait libéré de celle-là.Ce qu'il n'obtient pas en vociférant , il l'aurait peut-être, s'il avait conservé son calme reçu sur un plateau. Oui, le colérique s e tire une balle dans le pied.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39271
plus un individu s’écarte de la norme, moins il sera normal.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39272
Jadis, par la voix des sceptiques, tu proscrivais déjà toute présomption et écartais la précipitation. Le mot latin "praeceps", la "tête la première", témoigne bien du péril qui menace l'impatient. Semblablement tu as inspiré Wittgenstein, l'un de tes distingués représentants du siècle passé. Le curieux bonhomme avait coutume de saluer qui le croisait par un "Take your time". Ne trouvait grâce à ses yeux que le philosophe qui prenait son temps et qui, par conséquent, arrivait le dernier. En gentleman, l'auteur du "Tractatus logico-philosophicus" insinuait qu'il était fort judicieux de différer ses réponses.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39273
Nul n'est méchant. (Socrate)

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39274
Connais toi toi même. (Socrate)

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39275
Un copain souffrait d’un léger handicap au pouce. Il gardait toujours la main dans sa poche. Je lui dis : Il ne faut pas fuir le handicap. Regarde-moi, pour cacher le mien, il faudrait que je sorte dans la rue emballé dans un sac poubelle ! »

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39276
J'ai découvert que pour flotter il n'y avait rien à faire. Sans résistances, sans tensions, le nageur qui excelle dans l'art de flotter, n'a rien à faire. Cette non-activité sportive pourrait inspirer un art de vivre : ne rien faire, ne pas lutter, ne pas s'opposer, ne pas discuter le réel mais se laisser flotter en lui. Le détachement, au milieu de la vague des passions, c'est l'art de flotter allègrement.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39277
Un désir adéquat, c'est un désir qui naît au plus profond de soi et qui n'est pas importé du dehors. Il me semble que c'est celui-là qu'il faut visiter.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39278
Une des conversions de ma vie fut de ne plus me demander : "Qu'est-ce qu'il me faut pour être heureux ?" mais : "Comment être dans la joie, ici et maintenant.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39288
Je me rappelle toujours cet esprit rebelle à qui j'adressai ma salutation habituelle > Un jour, il me répondit à brûle-pourpoint : > Cela me procura un plaisir extrême. Il m'estimait pour moi-même et n'avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement quand, à la caisse, je paie mon paquet de spaghettis aux herbes. Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39289
La vie n'est jamais loupée. La vie n'est pas à réussir.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39290
Ce n'est pas quand j'aurai réglé tous mes comptes avec la vie que je serai heureux.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39291
Le zen parle du miroir vide. En effet, le miroir reflète la réalité sans la déformer, sans s'en accaparer ni rien rejeter. On peut mettre une ordure devant le miroir, il reste propre. On peut mettre un diamant, une beauté fatale, il n'est pas troublé par ce qu'il contemple. Pour moi, l'humilité, c'est d'abord refléter et se connaître adéquatement.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39292
Tant qu’on refuse de se réveiller chaque matin dans un monde injuste et tordu, on se prend dans la figure des coups qui, à la longue, nous laissent plus ou moins sonnés.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39293
Chacun de nous traîne ses casseroles, ses blessures. Aimer se conjugue toujours au présent, loin de la rancune, des trahisons et des reproches.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39294
A grand pas, nous nous sommes éloignés de la joie, de la paix et de l’amour qui demeurent intacts au fond du fond. Et méditer, être solitaire, pratiquer la générosité, c’est redescendre, plonger, s’oublier ! Chaque jour, dégage ce qui salit la source de notre cœur.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39295
Les yeux qui s’arrêtent à la surface et qui jugent, empêchent bien des miracles.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39296
Le silence est à la fois vide et plénitude, comme le fond de l’âme.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39297
Avec mon dictionnaire coréens, j’ai bien vite compris que pour apprendre, il me fallait me taire, écouter, beaucoup écouter et faire des cures de silence.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39298
Rencontrer l’autre, c’est se reposer un peu de soi.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39299
Ce qui accroît la souffrance et crée le manque, c’est la comparaison.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39300
Vouloir le bien de l’autre sans lui imposer sa propre version du bien, voila une belle définition de l’amour et de l’amitié.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39301
Bon sang, il doit bien y avoir une autre voie que la lutte, la guerre civile, l’effort, la privation ? La vie est déjà, ma foi, bien exigeante.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39302
Aimer la vie, ce n’est pas rester bien peinard sur un promontoire et observer de loin l’océan se déchaîner. C’est plonger, boire la tasse des milliers et des milliers de fois, flotter, couler et se laisser emporter. L’attrait du neuf, la volonté acharnée d’une guérison, l’espoir d’une fuite en une Terre promise, toutes ces illusions ne nous empêchent-elles pas d’accueillir les blessures, le chaos et tout ce qui n’a pas de solution ?

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39303
Au fond, je ne faisais que tourner en rond, sans comprendre que l’entrainement de l’esprit est une joie, une libération, une manière souveraine de revenir à ce corps sans loucher sur quoi que ce soit. L’amour, l’amitié, la sexualité, l’ascèse, la prière, les webcams, il est mille chemins qui conduisent à la liberté.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39304
Nietzsche pulvérise l'illusion qui fait croire qu'il faut régler tous les problèmes pour avoir accès à une authentique santé. Même le dossier médical le plus calamiteux n'interdit pas d' être bien portant dans sa totalité. Aucun traumatisme, nulle infirmité n'interdit que l'on aille bien au fond du fond.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39305
L'hypocrisie, fraude et distorsion fondamentale de l'ego a la peau extrêmement dure et épaisse. Nous avons tendance à porter une cuirasse faite de couches protectrices superposées. Cette hypocrisie est très dense, et elle a plusieurs niveaux : n'avons-nous pas plutôt retiré une épaisseur de notre cuirasse que nous en découvrons une autre par dessous. Nous espérons toujours que nous n'aurons pas à nous déshabiller complètement. CHOGYAM TRUNGPA Pratique de la voie tibétaine.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39306
Tout a un sens.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39307
J’insiste sur les épreuves parce que celles-ci restent inévitables. Rien ne sert de discourir, d’épiloguer des heures durant sur la souffrance. Il faut trouver des moyens pour l’éliminer et, si on ne le peut pas, l’accepter, lui donner sens.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39308
Derrière la colère se cache, semble-t-il une autre passion, la peur.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39309
Accueillir sans juger tout ce qui s’élève dans la conscience, voir que celle-ci reste intacte, que rien n’altère cet immense ciel. Ce matin, dans le ciel, il y a de la fatigue, beaucoup de joie, encore pas mal de non-amour et de crispation. Simplement tourner les yeux vers l’intérieur et regarder dans le ciel. Dans le ciel, il y a…

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39310
Le désir aliéné voudrait que l'on progresse une fois pour toutes, que l'on guérisse de toutes nos blessures intérieures. Mais la chose est sans doute radicalement impossible. Ce qui nous sauve, c'est de savoir que l'on ne peut pas guérir de ses blessures mais que l'on peut vivre avec, que l'on peut cohabiter avec elles sans qu'il y ait nécessairement de l'amertume. Et la détermination, c'est peut-être, par un jour d'épais brouillard, quand on ne voit rien à deux mètres, de continuer d'avancer. p.61

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39311
Je suis de plus en plus convaincu que rencontrer l'autre, c'est se dénuder.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39312
J'aime l'idée que l'humilité, ce n'est pas se formaliser des remarques des autres, mais juste être en accord total avec la réalité du moment.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39313
Bonjour et bienvenue à tous. Je suis vraiment ravi de pouvoir m'adresser à vous directement. Pour moi l'écriture devient de plus en plus difficile. [...] L'oralité, elle, permet d'épouser le cours de la vie, de s'abandonner à l'existence.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39314
Il est donc difficile de définir l'anormalité exclusivement par rapport à la conformité aux règles d'une et une seule société, car celles-ci peuvent varier.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39315
L'épreuve du regard n'est pas toujours aisément vécue ; trop fréquemment elle représente même un drame, et s'en libérer demeure peut-être l'apprentissage le plus délicat. Non, les hommes ne sont pas encore tous égaux aux yeux de la société, car certains discours persistent à installer le pauvre, le handicapé, le malade au rang des malheureux. L'expérience de la mort, celle de la souffrance physique et psychologique, est d'une solitude infinie.

Alexandre Jollien
(Le métier d'homme : Suivi de 'La pratique spirituelle)


#39316
Connaître l'éventuelle utilité de son mal, ne soulage guère le malade. Savoir pourquoi la souffrance existe n'adoucit ni les peines du moribond, ni les plaies de l'enfant battu, abandonné. Même théoriquement élucidé, le problème du mal resterait un drame existentiel. Le tragique est là, moi aussi ! En me protégeant à l'excès des regards qui condamnent et humilient, je finis par fermer aussi les yeux qui aiment.

Alexandre Jollien
(Le métier d'homme : Suivi de 'La pratique spirituelle)


#39317
Le handicap n'est pas un problème. Il le devient dès que je commence à réfléchir, à comparer, à regretter, à vouloir.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39318
"Sans l'autre, je ne suis rien, je n'existe pas. Autrui me constitue comme il peut me détruire."

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39319
Alors j'ai ressenti une joie immense, la perte de l'illusion d'une guérison totale.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39320
"Et vous savez ce qu'est la joie ?". Tout sourire, mon fils, en pleine phase anale, a répondu : "Faire un beau caca", alors que ma fille précisait : "la joie, c'est être content.".

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39321
Aller vers Dieu, c'est se libérer de soi et du qu'en-dira-t-on pour aimer, grandir. C'est désobéir à la peur, à la colère, à l'égo et aux passions.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39322
Regarder nos pensées comme s'il s'agissait de nos enfants que nous contemplons, que nous surveillons paisiblement.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39323
La joie passe en moi, la tristesse aussi. Elles vont et viennent. Elles ne s'installent pas (Houeineng)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39324
Apprendre à ne plus refuser le réel, à accueillir ce qui est, sans résister, sans lutter sans cesse, cette fâcheuse tendance qui me mène à l'épuisement.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39325
Il y a fort longtemps, en des jours oubliés, toutes les parties du corps humain se disputaient l'hégémonie. Chaque membre voulait gouverner. Les combats firent rage. Tour à tour, les candidats s'avancèrent pour prétendre au titre royal. Pas un organe qui ne se jugeât digne du premier rang. La tête proclama que, sans elle, le tout partirait en vrille, que l'anarchie aurait cours et que, décapité, le corps ne survivrait guère. Il y eut bien des adversaires de taille, les pieds par exemple, grâce à qui l'on voyage, mais à peu près tous semblèrent d'accord pour l'élire. Une voix timide, discrète, sourde pour tout dire, se fit soudain entendre : "C'est moi le chef." Ainsi commença l'anus. Inutile de s'attarder sur les railleries qui succédèrent aux propos de l'orgueilleux orifice. Froissé, le malheureux postulant décida de se mettre en grève. Les jours passant, il se bloqua même, progressivement mais sûrement. Alors la tête s'embruma à tel point qu'elle ne pouvait plus tenir les rênes. Elle divaguait à tout-va. L'estomac faisait lui aussi les frais de ce chômage. Bref, hallucinations, aigreurs, nausées... contraignirent l'assemblée unanime à nommer Sire Sphincter maître du corps.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39334
La philosophie, en effet, est cet exigeant et continuel effort de "regarder autrement".

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39335
Il faut bien du courage quand tout va mal et que tout tourne en rond, pour juste continuer et se montrer patient.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39336
S'absenter dans ce que je perçois pour oublier le moi.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39337
Je m'attelai donc à manier les mots, à provoquer le rire chez mes chers camarades. Très vite, à l'étonnement général, je me fis une place parmi eux. Curieusement, mes amis authentiques ne se trouvaient pas parmi les premiers de classe, ni parmi les dociles, mais bien chez les derniers, les indisciplinés, ceux qui ricanent "tout derrière", ceux qui savent se montrer cruels. Ceux-là mêmes manifestaient à mon endroit une tendresse, une innocence, un amour que je n'ai jamais trouvés ailleurs. Leur façon de m'aider, d'entrer en contact avec moi revêtait une forme de nudité. Ce n'était pas la pitié des vieilles qui me donnaient cent sous (ce qui du reste ne me déplaisait pas toujours), ni l'altruisme ostentatoire du fils à papa qui démontrer sa bonne éducation, son savoir-vivre. L'amitié du cancre était maladroite, discrète, sincère. Il se confiait à moi et j'osais me livrer à lui. Je me rappelle toujours de cet esprit rebelle à qui j'adressai ma salutation habituelle : "Sois sage." Un jour, il me répondit à brûle-pour point : "Et toi, marche droit!" Cela me procura un plaisir extrême. Il m'estimait pour moi-même et n'avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement quand, à la caisse, je pain mon paquet de spaghettis aux herbes. Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent. SOCRATE Tout cela voudrait dire que la pitié blesse plus que le mépris? ALEXANDRE Oui, pas de pitié. Une fois de plus, je donne raison à Nietzsche. Je crois qu'il voit juste quand il condamne la pitié, l'hypocrisie ou le paraître. Chaque jour, je rencontre ce regard condescendant qui croît me faire plaisir, peut-être sincèrement, mais qui nie ma liberté et me nie ipso facto.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39338
si vous nourrissez un chien affamé, vous pouvez le battre, le battre encore, il reviendra certainement le lendemain.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39339
La perfection n’advient-elle pas précisément lorsque plus rien n’est à enlever ? Le juste équilibre, la belle proportion, la justesse, voilà qui saura me guider dans ma quête.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39340
Comment prétendre être libre alors même que l’on ne fait que réagir, que se positionner par rapport à autrui, ou contre lui ? S’opposer à, s’affirmer

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39341
Elle sait, avec Pascal, que si l'on connaissait les propos qui se tiennent derrière notre dos, peu d'amitiés subsisteraient.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39342
Celui que possèdent sans cesse le désir de progresser ou le rêve de devenir quelqu'un d'autre se prive de la douceur de l'instant. Si la volonté de se perfectionner est féconde, elle s'apparente à une fuite lorsqu'elle n'est qu'un prétexte à refuser le présent. Il convient d'en faire un usage avisé.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39343
De quoi puis-je me détacher, ici et maintenant? Modestement, je souhaite me départir une heure de mon portable, cesser d'avoir les yeux figés sur lui. Pas à pas, j'aimerais me délivrer un peu. Souvent, je mets la barre si haut que je tombe plus lourdement.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39344
Saurais-je me laisser toucher sans pour autant vaciller?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39345
Tu peux faire n'importe quoi, tu ne peux pas faire que je ne t'aime pas.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39346
Je suis déterminé à devenir ce que je suis avec une infinie patience.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39347
La raillerie trouve son origine dans une faiblesse mal orientée, mal gérée. Souvent les personnes en groupe manifestent plus de cruauté qu'un individu isolé, qui, lui, se contentera de rire.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39348
La tradition propose un large éventail de caractéristiques pour distinguer l'homme des autres créatures du monde. Vaste programme ! En voici quelques-unes, cocasses : Descartes propose la parole, le fantasque Rabelais célèbre le rire, alors que Brillat-Savarin découvre, dans la faculté de distiller des fruits pour en faire de la liqueur, le moyen de prouver qu'il est un homme. Beaumarchais suggère que boire sans soif et faire l'amour en tout temps nous différencient des autres bêtes. Enfin, Valéry écrit que celui qui sait faire un nœud appartient à la race humaine. Par leur aspect déroutant, ces tentatives de définition ont tout simplement le mérite de mettre en évidence, non sans humour, la difficulté de cerner l'être humain. (...) Une définition par trop simpliste est donc dangereuse. Elle détermine abusivement ce qui est normal ou non et engendre une mise à l'écart, voire une exclusion.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39349
Socrate:Tout cela voudrait dire que la pitié blesse plus que le mépris ? Alexandre: Oui,pas de pitié.Une fois de plus,je donne raison à Nietzche.Je crois qu'il voit juste quand il condamne la pitié,l'hypocrisie ou le paraitre.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39350
SOCRATE Décris-moi un peu les éducateurs qui t'ont aidé, ceux que tu apprécies! J'aurai ainsi une opinion plus complète, plus neutre. ALEXANDRE Ils nous aimaient. Ils avaient confiance en nous, en nos possibilités. Sans prétendre tout maîtriser, conscients que beaucoup d'éléments leur échappaient, ils se montraient modestes. Plus pragmatiques que les autres, ils ne réduisaient pas la réalité à de vains schémas, de futiles théories. Ils agissaient en philosophes, se laissant conduire par la réalité, essayant de nous comprendre tout simplement, mais le mieux possible.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39351
Le manque et l'ennui m'accompagneront peut- être jusqu'à mon dernier souffle . Et alors ?

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39352
Celui qui dès sa naissance cotoie la souffrance ou la douleur entame l'existence pourvu d'un réalisme bienfaiteur. En définitive, trop tôt avisé que la vie s'accompagne inexorablement de peines, il sombre moins aisément dans le décoragement et, savourant la nécesssité du combat, reconnait et déjoue polus aisément la cruauté de son adversaire

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39353
Je croyais être formé. Assurément, je n'étais qu'un déformé parmi tant d'autres.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39354
Socrate:tu reviens sans cesse sur la notion de " norme" , de " normalité" Pourrais tu me définir scrupuleusement ce que signifie " normal"? Alexandre: scrupuleusement,.laisse moi essayer:"qui est conforme à la majorité ou à la moyenne des cas ou des usages:Ainsi,par exemple,il est normal pour un enfant de douze ans de marcher,parler,lire,écrire.....

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39357
Eloge de la faiblesse retrace un itinéraire intérieur, une sorte de conversion à la philosophie. L'auteur, handicapé de naissance, imagine recevoir la visite de Socrate en personne. Dès lors, s'en suit un échange où de proche en proche émergent des - outils pour apprendre à progresser dans la joie, garder le cap au coeur des tourments et ne pas se laisser déterminer par le regard de l'autre. La philosophie est ici un art de vivre, un moyen d'abandonner les préjugés pour partir à la découverte de soi et bâtir sa singularité. Peu à peu, une conversion s'opère, le faible, la vulnérabilité, l'épreuve peuvent devenir des lieux fertiles de liberté et de joie.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39358
Souvent, quand on souffre, on veut trouver une solution rapidement, on veut progresser et l'on se précipite.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39359
Éviter de tomber dans le travers que je dénonce : ne as faire de la spiritualité un haut lieu du nombrilisme

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39360
Prier c'est se dénudé, c'est se dévêtir de soi, quitter toute affectation, et s'abandonner dans la confiance. Et laisser tout tomber: rôles attentes craintes, et tracas, pour être simplement présent, ouvert pour vivre nu, sans armes, donné, comme un enfant R l'autre jour a parlé du philosophe nu. En voila un titre!"

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39366
Le prétendu fou se révèle être un grand sage car il rit de la déraison des hommes qui s'intéressent à ce qui n'a pas d'intérêt et passent leur vie à entreprendre des choses risibles. (Préface de Ruedi Imbach professeur d'université à Fribourg)

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39367
Ainsi, le philosophe John Searle note que, privé des moyens de communication qu'offre la civilisation, le conducteur, réduit à klaxonner pour signifier ses états d'âme et communiquer ses émotions, peut très vite sombrer dans la barbarie.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39368
Pourquoi ne pas adhérer à cette foule, plutôt que de la juger bêtement comme je le fais.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39369
La faiblesse est le courage des autres.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39370
Non, le paradis sur terre serait là où de tout cœur je pourrais dire : « Oui, c’est carrément le bordel, mais il n’y a vraiment pas de problème. »

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39371
Le divin Maître Eckhart vient nous rejoindre au cœur des champs de bataille et nous délivre une salutaire ordonnance : « Observe-toi toi-même, et chaque fois que tu te trouves, laisse-toi ; il n’y a rien de mieux. » Oserais-je corriger la prescription du saint homme : « Observe-toi toi-même, et chaque fois que tu te trouves, éclate de rire ; il n’y a rien de mieux. »

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39372
La haine du corps n’a jamais rapproché quiconque de la sagesse…

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39373
Schopenhauer prétendait que d’un point de vue esthétique l’humanité était une taverne d’ivrognes, sur le plan intellectuel un asile d’aliénés, et touchant à la morale un repaire de brigands. Comment tout mettre en œuvre afin que cette cohabitation ne tourne pas au bordel, au carnage, à la foire d’empoigne ?

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39374
J’ai croisé un maître qui, sans ambages, m’a déclaré : « Un bodhisattva peut aussi avoir une paire de couilles. » Je n’ai jamais su si je devais entendre l’expression au propre ou au figuré… Et peut-être pouvons-nous saisir cette invitation des deux manières.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39375
Sans parler de cette vogue phénoménale qui ravale le bonheur au rang de marchandise.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39376
Sur ce chapitre, Cioran résume à merveille une méthode pour dégager l’esprit : « Pour moi, le bonheur, c’est très simple : ne pas penser à l’avenir. »

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39377
Le bonheur, ce n’est pas l’extinction soudaine et définitive de tous les problèmes. Ça, c’est du délire. Tu règles un souci, tu peux être sûr qu’il y en a un qui rapplique juste après… La joie se recueille au cœur de cette vie bancale, fragile, tragique, éphémère.

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39378
Tant que l’on veut prendre, on n’est pas dans l’amour, on est dans une forme d’attente, un peu comme le bébé qui attend la tétée. Mais donner, ce n’est ni se sacrifier, ni se débarrasser, ni couvrir de cadeaux. C’est cela, « le métier d’homme » : arriver à donner de l’amour. Et l’on ne doit pas attendre d’être arrivé pour donner. Il faut le tenter tout de suite, sinon ce serait un non-sens !

Alexandre Jollien
(La philosophie de la joie)


#39379
Albert Camus a raison, dans La chute, il résume le malaise : « Dieu n’est pas nécessaire pour créer la culpabilité, ni punir. Nos semblables y suffisent, aidés par nous-mêmes. »

Alexandre Jollien
(La sagesse espiègle)


#39380
A longueur de journée, j'essaie de me corriger et d'être quelqu'un d'autre. Comment s'étonner alors que j'en aie marre et que je sois tout le temps épuisé ? Je marche en m'évertuant de ressembler le plus possible aux autres, même en parlant je soigne mon élocution au lieu de me contenter d'être. Qui dira les ravages et la cruauté e cette perpétuelle et discrète correction sociale ? D'où le cadeau immense que l'on peut offrir à nos enfants et à notre prochain : le non-jugement.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39381
La conscience est comme un miroir. Si on lui présente un bijou, elle renvoie sa beauté sans vouloir accaparer ni rejeter quoi que ce soit. Et en présence d'une pourriture, elle se contente de la refléter sans être atteinte par ce piteux spectacle.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39382
Le temps, c'est de l'argent, mais bien plus, c'est de la paix. Qui renonce à courir s'approche à grands pas de la joie et de la sérénité. Souvent, je me dis que le mental est un petit singe qui ne supporte pas le calme, qu'il lui faut sans cesse agir pour se sentir vivre.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39383
Aimer se conjugue toujours au présent, loin de la rancune, des trahisons et des reproches. ... La bienveillance au quotidien, même au cœur des frictions, touche au sacré. Le chemin ? Peut-être, paradoxalement, oser ne pas plaire à tout prix.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39384
Une loi accablante pèse sur nos épaules: plus on a d'objectifs dans la journée, plus on est bouffé par le stress.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39385
La grande santé, c'est de faire avec ses faiblesses, ses maladies, ses maux incurables, les mille et une blessures qui nous rongent. Lutter, s'engager, être solidaire, c'est possible. Même, et surtout, si tout est injuste et se casse la gueule.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39386
Carburer au désir de plaire n'est pas très loin de l'esclavage.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39387
Rien n'est jamais figé, l'éternité se joue dans l'instant.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39388
La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu'elle fleurit, n'a pour elle-même aucun soin, ne demande pas: suis-je regardée.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39389
Vivez votre propre vie. C'est-à-dire là où vous êtes, tel que vous êtes, avec ce que vous êtes, avec qui vous êtes. Prenez appui sur la situation dans laquelle vous vous trouvez, et essayez en même temps de vous y adapter. Vous ne pouvez pas y échapper.

Alexandre Jollien
(Le Maître du Oui)


#39390
Gandhi a cette heureuse formule : « Il faut vivre simplement pour que d’autres simplement vivent. »

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39391
Vivre à fond c'est aussi ralentir

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39392
Le renoncement d'un Saint François d'Assise ne tient pas de la tristesse. Il connaît plutôt la joie d'un prisonnier libéré de son cachot ! p 170

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39393
La gratitude, c'est plutôt de se nourrir de ce qui va bien, de savourer tout ce qui est donné.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39394
L'une des voies vers la liberté intérieure n'est pas à trouver dans l'affirmation de soi, comme on l'entend trop souvent, mais juste dans le fait d'être là. Juste être soi, ni plus ni moins, et être ouvert à l'autre.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39395
La voie que j’emprunte ici n’est pas des plus faciles, ni des plus confortables. D’un côté, les bouddhistes se plaignent que je ne sois pas assez bouddhiste, sans comprendre que je crois en un Dieu qui s’est révélé en la personne de Jésus. De l’autre, certains chrétiens me reprochent sévèrement d’emprunter des chemins de traverse en suivant les pas du Bouddha, me rappelant que Jésus avait dit qu’il était « le Chemin, la Vérité et la Vie.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39396
S’approcher d’une vie sans pourquoi, ce n’est pas congédier toute pensée. Au contraire. C’est ne plus être esclaves des projets et cesser de nous enchaîner à des objectifs. Exister juste un peu plus dans le présent loin de la tyrannie de l’après.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39397
Il y a un temps pour tout. Rien n’est jamais figé, l’éternité se joue dans l’instant. Il y a un temps pour rire et un temps pour pleurer. Si, quand je ris, je crains déjà que ça s’arrête et si, lorsque je pleure, j’ai peur que ça dure toute ma vie, dans les deux cas je me tire une balle dans le pied. Et j’ajoute de la souffrance à la souffrance.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39398
Tout est fragile comme de la buée, de la fumée, une bulle de savon qui, dès que tu veux la saisir, t’explose à la figure. Je te le dis, profite au maximum, ne perd pas de temps à t’énerver et surtout soit généreux avec les autres ! Ce n’est pas facile pour personne de vivre dans monde où tout peut s’interrompre à tout moment. Alors autant être bon avec les autres, ils sont embarqués sur la même galère.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39399
Le plus grand repos coïncide avec les vacances de l’égo. Quand l’avidité s’en va, lorsqu’un véritable altruisme nous habite, il n’y a plus d’efforts à faire pour aller vers son prochain.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39400
Je m’aperçois qu’être bouddhiste ou chrétien est d’une exigence extrême. Jamais on ne peut crier victoire et s’installer. Toujours il s’agit de se mettre en route, d’avancer. Et c’est cela qui décapant et beau !

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39401
Un des effets pervers de la souffrance, c’est de nous enfermer sur nous-mêmes et de nous faire encore plus mal.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39402
Le premier pas vers l’acceptation, c’est de repérer ce que l’on accepte pas et de constater que ce n’est pas un problème

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39403
Dénigrer ce que je possède de me libérera pas. La vraie richesse c’est d’apprécier le quotidien.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39404
Accepter de vivre sans pourquoi, c’est renoncer à trouver le remède dans le mental et prendre conscience, une bonne fois pour toutes, que l’égo est conditionné pour s’inquiéter et ruiner à chaque occasion la paix et la joie.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39405
Il est tant de poisons qui nous empêchent de dialoguer. On parle trop ! La vocation de la parole est de nous rapprocher, de construire des ponts, d’éliminer les conflits, de dissoudre les malentendus et les rancunes. Rien à voir avec ce blabla qui meuble tout.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39406
Vivre sans pourquoi, c’est arrêter de vouloir prouver quoi que ce soit ni être tenu de rendre des comptes, mais aimer le premier venu sans rien exiger de lui en retour.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39407
Ainsi, convié par des chefs d'entreprise, j'ai souvent regretté leur discours :"Voyez comment l'on peut s'en sortir à force de volonté "!

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39408
Aimer quelqu’un, c’est l’aimer pour ce qu’il est dans sa singularité.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39409
Apprendre à ne plus refuser le réel, à accueillir ce qui est sans résister, sans lutter sans cesse, cette fâcheuse tendance qui me mène à l’épuisement.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39410
Je veux m’ouvrir à ce nouveau défi : rencontrer le vrai Soi, devenir Soi, au-delà de la comparaison et de la jalousie.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39411
Aimer l’autre tel qu’il est, c’est se dégager des fantasmes et des désirs.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39412
Les difficultés rencontrées peuvent devenir formatrices (…) La difficulté aguerrit, stimule, elle oblige à trouver des solutions.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39413
"La douceur de la vie, dans sa simplicité la plus pure, rappelle qu'il faut profiter d'elle envers et contre tout. La vie n'était plus une rivale mais une alliée. Alliée exigeante, sévère, mais alliée tout de même Alexandre Jollien

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39421
Pour moi, être sage exige de connaître, de "faire avec " ses possibilités et ses faiblesses, de gérer sa réalité.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39422
Si je saisis bien, après ta maxime : "lutter envers et contre tout ", tu suivis cette autre devise : "si tu veux t'en sortir en milieu hostile, sois rusé !"

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39425
Même si je pense qu'effectivement l'épreuve peut devenir l'occasion d'un progrès, rien ne saurait justifier un mal absolu.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39426
Celui que possèdent sans cesse le désir de progresser ou le rêve de devenir quelqu'un d'autre se prive de la douceur de l'instant. Si la volonté de se perfectionner est féconde, elle s'apparente à une fuite lorsqu'elle n'est qu'un prétexte à refuser le présent. Il convient d'en faire un usage avisé.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39427
Le repos du guerrier, c'est inspirant. Trouver son art de vivre est d'un importance considérable. Un corps fatigué, une âme sans cesse tendue peuvent vite nous envoyer dans les flammes de l'enfer

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39428
Descendre au fond du fond, entamer un dialogue avec Dieu, d'accord. La lecture des athées grinçants et des persifleurs de la foi laisse rarement indemne Comment s'isoler dans une chambre, prier, sans imaginer leur sarcasmes? J'avoue que j'entends trop souvent leurs voix que celle de Dieu.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39429
Il n'y a pas à mériter l'amour de Dieu, c'est une grâce infinie.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39430
Ce n'est facile pour personne de vivre dans un monde où tout peut s'interrompre à tout moment. Alors autant être bon avec les autres, ils sont embarqués sur la même galère.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39431
Je ne pense pas que l’on doive se blinder contre le regard qui brise parce que ce serait fermer la porte au regard qui aime, qui épanouit. Je consens à rester vulnérable pour ne pas anesthésier ma sensibilité.

Alexandre Jollien
(Le métier d'homme : Suivi de 'La pratique spirituelle)


#39432
Devenir léger, c’est accepter humblement le sort après avoir tout tenté pour éradiquer son ombre, affirmer une résistance là où priment la révolte et la colère, c’est refuser que la rage ou la haine viennent aliéner la liberté. Etre léger, c’est donc recourir de force à la joie contre ce qui aigrit, contre ce qui isole, épauler celui qui souffre pour qu’il ne se claquemure pas dans son mal-être.

Alexandre Jollien
(Le métier d'homme : Suivi de 'La pratique spirituelle)


#39433
"Le malentendu vaguement dissipé, je me réjouis de la nouvelle ; mes jours ne sont pas comptés. Le poids insensé de cette angoisse infantile dissipé, la douloureuse méprise cesse sa torture."

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39434
J'aime ce retour au corps. Il est plaisant, quand l'esprit divague, de remettre pied à terre pour réintégrer le réel. En tous lieux, je puis décliner l'exercice : station de métro, caisse de supermarché, partout je reviens au corps, aux sensations, j'essaie de puiser des ressources dans l'acte de vivre le présent. Tout se passe comme s'il fallait apprendre à savourer, à apprécier ce que procure l'instant (cette bouchée de pain, ce verre de sirop), alors qu'une pente naturelle m'entraîne presque toujours ailleurs.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39435
Quand tu es assis, sois assis. Quand tu es debout, sois debout. Quand tu marches, marche. Et surtout n'hésite pas (Maître zen Yunmen)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39436
J'aime bien cette image du désert, évocation du désert intérieur que l'on doit parfois traverser pour arriver à la source , à la paix, à la cohabitation pacifique avec tous les démons du passé qui nous rongent (p.90)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39437
La joie procéderait à mes yeux plus de l'acte d e recevoir que celui d e conquérir (p.73)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39438
Pour moi la prière c'est de se présenter nu à Dieu, sans artifice (p.65)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39439
Parfois quand cela va mal, on voudrait tout changer dans sa vie, changer de look, se ravaler la façade, changer d'apparence, faire « peau neuve ». Tandis que la détermination c'est la persévérance. Je continue coûte que coûte à avancer je progresse, tel que je suis. Ce qui compte, c'est faire ce pas, juste celui-ci. Demain on verra. Hier c'est du passé. (p. 58)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39440
A force de vouloir amasser on s e prive de ce que donne la vie (p.47)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39441
Aimer quelqu'un c'est l'aimer pour ce qu'il est dans sa singularité. Il n'y a pas à le comparer avec des canons de beauté mais simplement et c'est peut-être ce que m'apprend la pratique du zen, à laisser la réalité être pleinement ce qu'elle est sans la rapporter à nos idéaux. Comme disait un autre ami dans le bien : « juger la réalité c'est vouloir occuper le trône de Dieu et la place est déjà prise » (p. 41 et 42)

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39442
Le maître zen Harada donnait une merveilleuse consigne pour commencer la méditation: "Asseyez-vous donc et nep ensez pas à mieux vous asseoir. Vous vourdriez vous asseoir mieux. Si vous n'aimez pas la façon dont vous êtes assis, acceptez-le et vivez-le ainsi."

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39449
Une femme m'a dit un jour que les tracas quotidiens, c'était finalement le loyer de l'existence.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39450
Je viens de lire une publicité sur l'affirmation de soi. Peut-on véritablement m'apprendre à m’affirmer ? Souvent mal comprise, cette attitude se réduit à une arrogance féroce qui envoie tout péter. Comment prétendre être libre alors même que l'on ne fait que réagir, que se positionner par rapport à autrui, ou contre lui ? S'opposer à, s'affirmer, n'est-ce pas une posture d'exilé, de celui qui n'habite pas encore en soi ?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39451
Le réel ne déçoit que celui qui attend trop de lui.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39452
Voilà ce qui me passionne dans la passion, notre incapacité à vivre libre.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39453
Mon maître m'a confié un exercice : méditer le passage de l'Évangile de la tempête apaisée : Jésus dort en paix dans une barque agitée qui prend l'eau. Le quotidien c'est cette barque et il faut m'a abandonner même dans la bourrasque. Être en repos dans l'action.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39454
La prudence et la vigilance recommanderaient déjà de différer le moment de l'action, de s’interroger sur ce qui est réellement bon. Aveuglé, le passionné est capable, contre son propre intérêt (maints exemples l'attestent), de se tirer une balle dans le pied. Comment, la prochaine fois, tenter la résistance ou l'inaction sans obéir aux désirs nocifs qui se manifestent en moi ? Je me rappelle comment Sénèque évoque la façon dont Galien conseillait un maître, malheureux d'avoir battu son esclave. Il lui disait à peu près ceci : « La prochaine fois, dis-toi :"je vais le battre demain." » Parions que le matin venu, l'intempérant n'avait plus envie de filer une raclée à son serviteur ! Donc, devant la violence de la passion, ruser, différer et – pourquoi pas ? - pratiquer l'art du détour, à la seule condition que l'émotion ne l'emporte pas.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39455
Ce qui m ' aide, c'est la pratique d ' une heure de méditation par jour. Pendant cette heure là, je regarde passer les idées telles qu'elles seprésentent à mon esprit sans refuser ni m ' agripper à aucune d ' elles. C'est un peu comme un train qui passe. Je laisse passer. Il y a des wagons qui sont hyperbruyants, je les laisse passer. Des wagons d ' angoisse, que je laisse passer sans problème. Il y a des wagonschargés de renards enragés, des wagons de scléroses en plaques, depleins wagons d ' accidents de la route, de cancer, deleucémies,etc.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39456
Quand je regardais ce matin ma petite Céleste gigoter sur la table à langer, elle était tout sourire. Elle s ' observait les doigts de pied et les doigts de main, j ' avais sous les yeux le spectacle d ' une joie totale et d ' une disponibilité incroyable. Elle ne se demandait pas : " Pourquoi je suis là? " Elle ne faisait pas la belle devant son papa. Elle était là, en train de se faire langer, rieuse et ouverte à la vie. Je me suis imaginé pendant deux minutes à sa place, allongé sur le dos, les pattes en l ' air. Je me serais inévitablement posé mille questions. Je me serais demandé :" Quand est ce que ça va finir je vais attraper froid?" , "Qu' est ce que je vais faire de la journée? "

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39462
Quand mon voisin n'apparait plus que comme dépressif, quand autrui disparait sous l'étiquette de diabétique, de veuf, ou de Noir, la réduction à l’œuvre dans maints regards pèse, meurtri la personnalité et ouvre des plaies secrètes.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39463
Cette conception de la philosophie comme thérapeutique de l'âme, heureusement ambitieuse, me séduit.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39464
L'algodicee est d'abord l'esperance exigeante que l'épreuve qui m'accable ne m'anéantira pas. Je me dois de lui opposer une résistance, de poursuivre à tout prix l'exercice de ma liberté, de ne pas me laisser vaincre afin de conserver ma joie comme une arme indispensable.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39465
En ce moment, une unique chose compte : me saturer de joie, la trouver partout, dans le jeu avec mes enfants, dans une lecture, dans la rencontre. Elle seule peut me détourner pour un temps de mon obsession et du manque cruel qu'elle engendre.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39466
Ainsi la philosophie est née de l'étonnement de l'homme face au monde. Dépasser le "ça-va-sans-dire" et les clichés de la vie quotidienne, voilà le propre du philosophe.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39467
Lorsqu'on consent à lutter avec le quotidien, on finit inévitablement par se dépouiller, l'essentiel requérant une sorte d'ascèse de chaque instant.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39468
La réflexion sur la normalité me hante jusqu'à la passion. Elle m'assure bien des tourments, bien des blessures. Au début, je brûlais d'être comme tous les autres. J'aurais tout donné pour devenir enfin normal.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39469
Ce que la plupart des gens perçoivent, c'est l'étrangeté des gestes, la lenteur des paroles, la démarche qui dérange. Ce qui se cache derrière, ils le méconnaissent. Spasmes, rictus, pertes d'équilibre, ils se retranchent derrière un jugement net et tranchant, sans appel : voici un débile. Difficile de changer cette première impression, douloureux de s'y voir réduit

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39470
Très vite, j'eus l'intuition qu'en fuyant le handicap, on s'isole. Il est là, il faut l'accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39471
On m'a appris un jour que "comprendre"au sens hébreu du terme ,signifiait "gouter" "faire l'expérience de". La connaissance,dans la culture hébraique ,diverge d'un certains intellectualisme ,héritage du monde grec que tu connais beaucoup mieux que moi.Pour les juifs ,se connaitre ,c'est s'imprégner de sa propre histoire pour lui donner un sens ,une signification , faire des expériences.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39475
Le regard d'autrui ,selon moi ,construit , structure notre personnalité.Cependant ,il peut aussi nuire ,condamner ,blesser

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39476
oui,notre existence était à la fois inhabituelle ,angoissante et belle. Le regard et le geste atténuaient l'isolement.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39477
si tu veux savoir qui est le bon philosophe ,met-les tous en ligne,Celui qui rit c'est le bon.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39478
Je n'arrive pas encore à me convaincre que les gestes doivent être réprimés. S'il faut une retenue, je pense cependant que la convention sociale qui la dicte provient avant tout d'une peur, d'un malaise face au corps, face à l'autre

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39479
Tu n'imagines pas les dégâts qu'occasionne l'absence des parents. De plus, le sentiment que les éducateurs nous soignent plutôt qu'ils nous aiment n'arrange rien ... Ce vide ressenti dès ma prime jeunesse me fait encore souffrir aujourd'hui

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39480
Je m'attelai donc à manier les mots, à provoquer le rire chez mes chers camarades. Très vite, à l'étonnement général, je me fis une place parmi eux. Curieusement, mes amis authentiques ne se trouvaient pas parmi les premiers de classe, ni parmi les dociles, mais bien chez les derniers, les indisciplinés, ceux qui ricanent "tout derrière", ceux qui savent se montrer cruels. Ceux-là mêmes manifestaient à mon endroit une tendresse, une innocence, un amour que je n'ai jamais trouvés ailleurs. Leur façon de m'aider, d'entrer en contact avec moi revêtait une forme de nudité. Ce n'était pas la pitié des vieilles qui me donnaient cent sous (ce qui du reste ne me déplaisait pas toujours), ni l'altruisme ostentatoire du fils à papa qui démontrer sa bonne éducation, son savoir-vivre. L'amitié du cancre était maladroite, discrète, sincère. Il se confiait à moi et j'osais me livrer à lui. Je me rappelle toujours de cet esprit rebelle à qui j'adressai ma salutation habituelle : "Sois sage." Un jour, il me répondit à brûle-pour point : "Et toi, marche droit!" Cela me procura un plaisir extrême. Il m'estimait pour moi-même et n'avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement quand, à la caisse, je pain mon paquet de spaguettis aux herbes. Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent. SOCRATE Tout cela voudrait dire que la pitité blesse plus que le mépris? ALEXANDRE Oui, pas de pitIé. Une fois de plus, je donne raison à Nietzsche. Je crois qu'il voit juste quand il condamne la pitié, l'hypocrisie ou le paraître. Chaque jour, je rencontre ce regard condescendant qui croît me faire plaisir, peut-être sincèrement, mais qui nie ma liberté et me nie ipso facto.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39481
ALEXANDRE [...] Je n'arrive pas encore à me convaincre que les gestes doivent être réprimés. S'il faut une retenue, je pense cependant que la convention sociale qui la dicte provient avant tout d'une peur, d'un malaise face au corps, face à l'autre. Il m'arrive encore aujourd'hui de retenir un geste par trop amical envers un professeur. Poussé par un instinct, un désir de prouver spontanément mon affection en lui serrant la main, en lui tapant l'épaule, ... je sens bien que de tels gestes peuvent être malvenus, voire prohibés dans certaines situations. SOCRATE Et ta nouvelle méthode ? ALEXANDRE Tous ces événements me firent prendre conscience que j'appartenais à un "autre monde". Dès lors, il fallait tout mettre en oeuvre pour s'intégrer, pour apprendre le langage de ce monde, ses codes et ses interdits. Je commençai par observer.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39482
Tu dépendras moins du lendemain quand tu auras mis la main sur l'aujourd'hui . Pendant qu'on la diffère , la vie passe en courant . ... Sénèque à Lucilius

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39483
La souffrance ne grandit pas, c'est ce qu'on en fait qui peut grandir l'individu. Nul besoin de souffrir pour s'épanouir, nul besoin de connaitre l'isolement pour apprécier la présence d el'autre.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39484
L'art de se tenir debout, de maintenir le cap suppose précisément un horizon plus heureux vers lequel se diriger. Ce qui mine cette progression, ce n'est pas la souffrance, ni l'échec, mais le désespoir. Cesser d'espérer, c'est s'avouer vaincu sans même relmever le défi, c'est rendre vain chacun de nos efforts. La formation de la personnalité exige, comme singulier point de départ, un dépouillementr radical : se (re) connaitre vulnérable, perfectible, perfectible, prendre conscience d'évoluer en terres incertaines, essayer de savoir pourquoi l'on combat...joyeusemebnt.

Alexandre Jollien
(Le Métier d'homme)


#39485
Je me rappelle toujours cet esprit rebelle à qui j'adressai ma salutation habituelle: "sois sage". Un jour, il me répondit à brûle-pourpoint:" Et toi, marche droit ! " Cela me procura un plaisir extrême. Il m'estimait pour moi-même et n'avais pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement.... Il y a des sourires qui blessent , des compliments qui tuent.

Alexandre Jollien
(Source inconnue)


#39486
Alexandre : Socrace ? Socrate : Lui-même. Alexandre : Salut à Socrate. Socrate : Salut à ... Que me veux-tu ?

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39487
"Alexandre n'est pas Alexandre, c'est pourquoi je l'appelle Alexandre" : je ne me fixe jamais dans ce que je suis ; j'avance.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39494
Je pense que le mépris est tonique, comme disait Balzac... En revanche, la pitié, par sa fadeur, anesthésie.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39495
Curieusement, mes amis authentiques ne se trouvaient pas parmi les premiers de classe, ni parmi les dociles, mais bien chez les derniers, les indisciplinés, ceux qui ricanent "tout derrière", ceux qui savent se montrer cruels. Ceux la même manifestaient à mon endroit une tendresse, une innocence, un amour que je n'ai jamais trouvés ailleurs. Leur façon de m'aider, d'entrer en contact avec moi revêtait une forme de nudité. Ce n'était pas la pitié des vieilles qui me donnaient cent sous (ce qui du reste ne me déplaisait pas toujours), ni l'altruisme ostentatoire du fils à papa qui démontre sa bonne éducation, son savoir vivre. L'amitié du cancre était maladroite, discrète, sincère. Il se confiait à moi et j'osais me livrer à lui

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39496
Ce qui accroît la souffrance, et crée le manque, c'est la comparaison.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39497
« Ce n'est pas compliqué. » Un mien ami a coutume de répéter cette phrase qu m'apaise et m'enseigne durablement. Je le vois serein au milieu du plus grand pétrin, dans mille difficultés, toujours calme et paisible. « Ce n'est pas compliqué » : cette expression n'est pas une invitation à la résignation, à baisser les bras. Au contraire, cet ami si serein est toujours dans le réel, à poser des actes pour aller mieux. J'y trouve assurément une nouvelle ascèse. Ne pas compliquer les choses. Ne rien surajouter quand les difficultés apparaissent. Sans les nier, il s'agit de retourner au réel, de voir que l'imaginaire, comme un cheval, s'emballe et empire la situation.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39498
J'ai compris un jour que le moi est programmé pour refuser. Il s'agit donc davantage de « laisser être » que d'accepter. Accepter, c'est encore du travail pour le moi. « Il faut accepter » : cet impératif lui demande du travail. La phrase du Soûtra du Diamant que je citais revient sans cesse dans les paroles du Bouddha, et pourrait être résumée ainsi : « le Bouddha n'est pas le Bouddha, c'est pourquoi je l'appelle le Bouddha. » C'est un exercice de non-fixation.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39499
Si ce livre pouvait faire à son tour éclore quelques vocations, inviter le lecteur à entrer en lui-même et découvrir ses profondes aspirations et sa quête véritable, il contribuerait joyeusement à donner sens aux épisodes parfois douloureux qui jalonnent ce modeste dialogue, petit manuel d'un progressant qui a pour guide la joie.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39500
Sur une route spirituelle, il y a en effet plus à déblayer qu'à amasser.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39501
Le silence est à le fois vide et plénitude, comme le fond de l'âme.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39502
Hyecheon, si vous fondez votre identité sur les ragots, les rumeurs et le qu'en-dira-t-on, vous n'avez pas fini de souffrir !

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39503
Surtout ne bouffez pas à tous les râteliers ! Approfondissez de vraies amitiés et goûtez la solitude !

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39504
Pourquoi vouloir meubler le vide, fuir le rien ?

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39505
Dans cette lutte contre la peur, s'apercevoir qu'il ne s'agit que d'une tempête mentale. Plutôt que de résister, carrément couler.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39506
Rire, ce n'est pas fuir la réalité. C'est plonger corps et âme en pleine existence.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39507
Rencontrer l'autre, c'est se reposer un peu de soi.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39508
J'ai compris que mon corps était comme un enfant à protéger, à chérir.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39509
[L]e saut fatidique : perdre un à un nos conditionnements, mourir chaque jour à nous-mêmes et nous donner toujours plus intensément.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39510
"On me conseillait de prendre des modèles, de suivre des schémas, jamais de descendre au plus profond de moi pour y trouver une source, fût-ce au niveau le plus redoutable : dans mon angoisse."

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39511
Zazen, c'est la méditation assise: za signifie "assis" en japonais. Personnellement, je le pratique couché, car je ne peux pas me tenir en tailleur. Un jour, j'ai croisé une disciple de Deshimaru, et quand je lui ai dit que je faisais zazen couché, elle s'est offusquée.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39512
C’est en faisant chaque jour un tout petit peu confiance à la vie, que, peu à peu, la confiance se découvre.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39513
Être dans le dépouillement, c’est être totalement soi, totalement nu pour laisser éclater cette joie qui est déjà présente en nous, qui nous précède. Nul besoin d’aller la chercher, de la séduire pour qu’elle vienne. Elle est déjà là.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39514
J’ai compris un jour que le moi est programmé pour refuser Il s’agit donc davantage de « laisser être », que d’accepter.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39515
Je pense que la souffrance, la tristesse ont leur place en nous. Elles durent peut être précisément parce que l’on n’ose pas les vivre à fond. Ce qui me frappe en observant les enfants, c’est lorsqu’ils pleurent, ils pleurent à fond, et leur tristesse s’en va. Peut être qu’il y a des blessures d’enfance qui n’ont pas pu être vécues à fond, et qui pour cette raison demeurent.

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39516
Être vrai, me dépouiller des masques, oser l'abandon plutôt que la lutte, voilà qui me guide dans le périple de l'existence, où jamais nous ne pouvons nous installer

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39517
Ne jamais oublier que se sont mes fragilités qui sont la source de ma fécondité.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39518
L’obsession coupe la joie, réduit le monde, et pour ma part, me transforme en esclave.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39519
La fascination, les projections, les préjugés, voilà ce qui rend aveugle.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39520
La rencontre, voilà bien le lieu des passions, de la comparaison, de l’attirance et de la possession, de la fascination, de la peur et de la colère, de la honte et des jalousies. Mais surtout de l’amour, de l’émulation, de l’amitié et … de la joie.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39521
La joie vient d’une adhésion qui, à son degré suprême, accepte l’imperfection du monde.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39522
Dans l’épreuve, donc, face aux tiraillements, percer le brouillard et trouver les rayons de joie, dans une rencontre, dans le rire d’un enfant, auprès de l’ami.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39523
Pour me détacher des passions tristes, pour diminuer peu à peu les dépendances, je veux et dois glaner la joie où elle se donne, demeurer au soleil.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39524
Il me faut donc regarder devant moi pour quitter un peu ce besoin de posséder, d'amasser pour me délaisser, fût-ce d'un bagage spirituel !

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39525
Entre « je suis comme je suis et après moi le déluge ! » et « Quant on veut, on peut ! », il y a un chemin de crête possible. Ce soir, les élans, les tristesses, les fascinations que je lis, me rappellent que j’appartiens à la race humaine, que je ne suis pas si différent des autres.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39526
Tu dépendras moins du lendemain quand tu auras mis la main sur l’aujourd’hui. (Sénèque)

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39527
Dans la recherche commune des arguments, celui qui est vaincu à gagner davantage à proportion de ce qu’il vient d’apprendre. (Epicure)

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39528
Si parfois tu perçois le réel comme dangereux, insensé ne t’en prend qu’a ton regard, c’est lui qui colore les événements. Cesse donc de dire l’existence est triste, mais plutôt « je ressens à l’instant, de la tristesse.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39529
La joie reste l’argent comptant du bonheur, elle aide qui la savoure pleinement à assurer les inévitables insatisfactions. Mais l’homme peine à la ressentir à fond, et vivant à moitié il gâche son allégresse en songeant au malheur

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39530
C’est en limitant ses désirs pour les diriger vers le réel que nous en jouissons le mieux

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39531
Celui qui possède sans cesse le désir de progresser ou le rêve de devenir quelqu’un d’autre, se prive de la douceur de l’instant. Si la volonté de se perfectionner est féconde ; elle s’apparente à une fuite lorsqu’elle est n’est qu’un prétexte à refuser le présent. Il convient d’en faire un usage avisé.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39532
La tentation est grande de multiplier les prouesses pour afficher une générosité d’apparat. Le véritable amour ne réclame rien. Il savoure la joie dans l’acte même de donner. Aimer librement c’est se réjouir. L’Amour est une joie qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39533
L’esprit de simplicité chemine sans bagage et se déleste naturellement. La parade, les rôles, les masques le quittent sans effort. Il n’y a rien, plus rien à prouver.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39534
A mes yeux, la véritable connaissance de soi se rapproche d’une forme de simplicité d’une naïveté peut être. Il s’agit avant tout de garder intactes une innocence, une transparence, de prendre conscience de ses forces et sans se comparer, composer avec elles.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39535
Tout a un sens.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39536
S'opposer à, s'affirmer, n'est-ce pas une posture d'exilé, de celui qui n'habite pas encore en soi ?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39537
Flotter ou couler relèvent l'un et l'autre du détachement. Aller au fond du tourment pour l'habiter et lui donner sens...

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39538
Quand je marche, je marche... sans que mon esprit ne vagabonde ailleurs, sans que je me perde en de vaines rêveries qui me coupent du monde présent.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39539
Accepter que nous ne guérirons peut-être jamais de nos carences ni de nos plaies, assumer que les coups du passé peuvent hanter une âme pour nous ouvrir aux dons du jour et, pourquoi pas, les partager.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39540
Plusieurs citations : « On ne naît pas homme, on le devient » (Érasme, Œuvres choisies) « Loin de l’attrister, la lutte à livrer dispense sans trêve et de façon inattendue une joie authentique que j’ai invariablement retrouvée auprès des camarades qui m’entouraient. Soutenant le moral de cette singulière troupe, la jubilation venait couronner et transformer en triomphe tout progrès, toute réussite, même la plus insignifiante. » « Plus tard, en lisant Nietzsche, j’ai découvert la même soif, le même désir. Le philosophe qui invite à l’éternel dépassement de soi m’instruit : pour sauver ma peau, chaque pas est à inventer. Me mettre en marche, voilà ce qu’exige l’insoutenable précarité de mon être. » « Pascal, à la suite d’Aristote, pense que derrière chaque acte posé par l’homme se trouve la recherche volontaire du bonheur. Présente derrière la gifle comme derrière la caresse, elle anime tout homme et constitue le but de toutes actions. » « Une seule fierté m’habite : être un homme avec des droits et des devoirs égaux, partager la même condition, ses souffrances, ses joies, son exigence. Cette fierté nous rassemble tous, le sourd comme le boiteux. L’Éthiopien comme le bec-de-lièvre, le juif comme le cul-de-jatte, l’aveugle comme le trisomique, le musulman comme le SDF, vous comme moi. Nous sommes des Hommes ! » « Le métier d’homme, art de vivre fatal que chacun pratique au quotidien – souvent sans le savoir —, existe par conséquent bien des ressources, une constante ingéniosité déployée pour faire de la vie une victoire, pour assumer sa condition. » « Répétons-le ! La souffrance ne grandit pas, c’est ce qu’on en fait qui peut grandir l’individu. Nul besoin de souffrir pour s’épanouir, nul besoin de connaître l’isolement pour apprécier la présence de l’autre » « La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal » « Lorsqu’on consent à lutter avec le quotidien, on finit inévitablement par se dépouiller, l’essentiel requérant une sorte d’ascèse de chaque instant. “L’amitié, rapport privilégié à autrui, est, parmi les outils essentiels, assurément le plus doux. Sel de la vie pour Aristote, elle dispense le réconfort dans l’adversité.”

Alexandre Jollien
(Le métier d'homme : Suivi de 'La pratique spirituelle)


#39541
La différence trouble, décontenance l'homme dans son souci de perfection. Quant à la peur, elle le rétrécit.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39542
Tout ne se donne pas...Tout se reçoit

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39543
Je m'aperçois qu'être bouddhiste ou chrétien est d'une exigence extrême. Jamais on ne peut crier victoire et s'installer. Toujours il s'agit de se mettre en route, d'avancer.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39544
Le zen m'enseigne qu'aucun geste n'est banal. Tout peut mener à l'union à Dieu.

Alexandre Jollien
(Vivre sans pourquoi)


#39545
Souvent, on s’interroge sur la définition de la sagesse. [...]J'ignore à peu prés tout de ce concept de sagesse. J'avancerai toutefois que pour moi, être sage exige de connaître, de "faire avec" ses possibilités et ses faiblesses, de gérer sa réalité. Pour y parvenir il faut un long apprentissage. [...] "Accepter, cela nécessite un travail sur soi rigoureux qui [...] dépasse de beaucoup l'introspection analytique.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39547
Souvent, le soir, perdu dans mes pensées, j'enviais le sort des autres enfants : ils dormaient à la maison, partageaient d'agréables moments en famille. Quant à moi, je restais là, esseulé, sans sécurité. (...) [E]n face, Jérôme au regard profond, qui m'observait attentivement. Une fois, il me lança, de sa voix éteinte, dans un effort surhumain un : "Çaa bva?" La pensée que Jérôme, paralysé au fond de son lit, s'inquiétait de mes infimes soucis me bouleverse encore aujourd'hui. Il ne m'avait pas sermonné sur le courage, sur la nécessité de penser positif (...) mais par de simples mots : "Çaa bva?" il avait tout dit. Son soutien était total. On a de plus en plus tendance à exclure le différent, l'inutile, l'étranger, l'autre... Jérôme ne pouvait rien faire physiquement. Après avoir évalué ses possibilités, on le qualifiait volontiers de "non rentable". Pourtant, il m'a appris, mieux que quiconque, le dur "métier d'homme".

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39552
Tu n'imagines pas les dégâts qu'occasionne l'absence des parents. De plus, le sentiment que les éducateurs nous soignent plutôt qu'ils nous aiment n'arrange rien ... Ce vide ressenti dès ma prime jeunesse me fait encore souffrir aujourd'hui.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39553
Quoi de plus fou que la tyrannie des désirs ? Ce matin, à la pharmacie, mon regard croise une publicité pour une pommade extraordinaire contre les cors aux pieds. Magnifique exemple de désirs inadéquats. Quel comble que cette publicité soit capable de susciter le désir d'un truc complètement inutile : sur le moment, je me suis dit : « Merde, je n'ai pas de cors aux pieds ! »

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39554
Certes, je n'ai pas choisi mon existence, ni mon corps d'ailleurs. Je n'ai pas totalement décidé d'aimer Corine ni mes enfants, mais je peux choisir d'être tendre avec eux, d'oser un "d'accord"

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39556
Vraiment, vous devez beaucoup à la folie. Elle unit encore les amoureux et les pousse aux épousailles.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39557
Nous courons toute notre existence après la gamelle de nos rêves.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39558
Je suis entré en philosophie pour m'éloigner des préjugés.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39559
J'ai essayé de faire un usage, positif, des outils spirituels que tes disciples apportent en laissant de côté les conflits d'écoles.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39560
Si le handicap fut la porte ouverte à une réflexion, je souhaite désormais, sans le nier, la franchir, aller plus loin.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39561
Pour le chrétien, la prière procède avant tout d'une rencontre. Une rencontre avec le Christ, avec Jésus. Et ce qui me plaît dans le parcours de Jésus, si j'ose dire, si l'on regarde sa vie à vue humaine, c'est qu'il y a l'échec, sauf son adhésion totale à la vie. La croix, pour moi, c'est le degré zéro de l'espoir. Jésus a tout raté au moment de la croix. Tout a échoué. Pourtant, pour le croyant, pour le chrétien, c'est là que la vie commence. Elle gagne du terrain, ou plutôt, elle gagne en même temps qu'elle perd. C'est le degré zéro de la vie humaine, il n'y a plus d'espoir, et pourtant ce degré zéro devient le lieu de salut. Souvent, dans la prière, je pense à cela. Quand je suis vraiment dans la désolation, quand il n'y a plus rien à faire, j'ose l'abandon total." p.67

Alexandre Jollien
(Petit traité de l'abandon : Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose)


#39564
Je console, encourage, prodigue mille et un conseils et pourtant mon cœur est en miettes. Singulières contradictions! En écoutant les louanges, je n'ai pas pu m'empêcher de regarder mon portable pour voir si Z m'avait écrit. Et dire que je venais de disserter sur le détachement! Serais-je un imposteur?

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39565
Ce soir, une chose est sûre : la passion me joue de sacrés tours et je veux progresser vers un peu de détachement, cette terre lointaine à laquelle j'aspire. Car les passions me tiennent au corps, et à l'âme. E quand elles me tiennent, je peux bien dire : "Adieu prudence!" Colère, tristesse, peur, envie, jalousie, rien de ce qui est humain ne m'est étranger.

Alexandre Jollien
(Le philosophe nu)


#39566
Le centre regorgeait d'anomalies : moi, mâchouillant mes mots et titubant gaiement ; Philippe, qui, à dix-huit ans, mesurait moins d'un mètre ; Jérome, qui ne pouvait pas marcher ni parler, et Adrien, qui souffrait d'un retard mental et prononçait des sons presque impossible à déchiffrer. Rien ne nous unissait, pourtant tout nous réunissait. Ensemble, nous pouvions mieux tolérer l'intolérable de notre situation

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39567
Je pense que le mépris est tonique disait Balzac....En revanche la pitié par sa froideur ,anesthésie

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39568
nul n'est méchant volontairement et connais-toi toi meme

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39569
Bien que je sois le premier à dénicher la dernière nouveauté, je ne lis guère les livres que je détient.

Alexandre Jollien
(La construction de soi : Un usage de la philosophie)


#39570
Le regard d'autrui, selon moi, construit, structure notre personnalité. Cependant, il peut aussi nuire, condamner, blesser.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


#39571
Aristote parle des degrés d’amitié. Au sommet de l’échelle, il place l’amitié qui unit deux personnes égales. Les deux amis doivent s’enrichir mutuellement sans s’exploiter.

Alexandre Jollien
(Éloge de la faiblesse)


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Le contenu de cette page a été mis à jour pour la dernière fois le samedi 7 janvier 2023.
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mandarin : 你的预感 | français : Mon Ange | anglais : My angel | mandarin : 拉兰德 | espagnol : Una corazonada de ti | allemand : Neuigkeiten hinter der Scheibe. | anglais : To the wrath of the righteous | français : Une intuition de toi | français : Qui est Seth Messenger ? | mandarin : 正义的愤怒 | anglais : You would like to read more? | français : Mon nom est Pierre | français : Patience | anglais : A hunch of you | anglais : The Wait | allemand : Wer ist Seth Messenger? | allemand : Mein Engel | anglais : New beginning | allemand : Die Lande | espagnol : Mi nombre es Peter | allemand : Auf die Wut des Gerechten | espagnol : La Lande | français : Aux colères du juste | espagnol : ¿Quién es Seth Messenger? | anglais : My name is Pierre | mandarin : 来自玻璃后面的消息 | espagnol : Va a pasar cerca de ti. | français : Ca arrivera près de chez vous | espagnol : Nuevo comienzo | allemand : Neuer Anfang | anglais : Who is Seth Messenger? | mandarin : 耐心 | anglais : The Moor | allemand : Geduld | espagnol : Paciencia | anglais : It's going to happen near you | mandarin : 我的天使 | français : La Lande | espagnol : A la ira de los justos | mandarin : 我叫彼得 | espagnol : Noticias desde detrás del cristal | anglais : News from behind the glass | mandarin : 你想多读些吗? | allemand : Mein Name ist Pierre. | allemand : Möchten Sie mehr lesen? | français : Nouveau départ | espagnol : Mi ángel | français : Vous aimeriez en lire d'avantage ? | allemand : Es wird in Ihrer Nähe passieren. | mandarin : 赛斯信使是谁? | français : Des nouvelles de derrière la vitre | espagnol : ¿Le gustaría leer más? | allemand : Eine Ahnung von dir | mandarin : 它会发生在你附近。 | mandarin : 新开始 |
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