Seth Messenger : Citations de Marcel Rufo

Marcel Rufo a dit :

(Langue maternelle)
Marcel Rufo
(Citations)
#40614
Être adolescent, c'est se rendre compte qu'on est moins bien que ce qu'on nous a laissé croire et penser que, de ce fait, la vie n'est peut-être pas aussi formidable que ce qu'on avait imaginé.

Marcel Rufo
(Source inconnue)


#40615
Le premier récit est celui de mon premier contact avec un nourrisson de neuf mois qui est maintenant une jeune femme de quarante ans, toujours enfoncée dans son monde autistique. Drôle de début pour un ouvrage qui se veut optimiste!

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40616
J'ai fini par croire, après toutes ces années, que les parents ne servent pas à grand-chose dans l'évolution de leurs enfants. j'exagère à peine ! Disons plutôt que les enfants sont maîtres de leur destin, avec l'appui et la participation de leurs parents. sinon que verrions-nous ? Les bons parents feraient de bons enfants et les mauvais parents feraient de mauvais enfants. Mais c'est impossible. Et faux, totalement faux. On le voit bien dans les familles nombreuses. Tous les enfants ont les mêmes parents, mais ils sont tous différents. Parce qu'ils ont leur caractère, leur personnalité, et que chacun se fait, de ses parents, une représentation psychologique différente. Les parents sont comptables des progrès de l'enfant, plus que producteurs de ces progrès. L'enfant dépend en premier lieu de lui-même, les parents s'adaptent à lui plus que l'inverse. Dans les rôles parentaux , il y a , à mes yeux, davantage d'adaptabilité que d'éducation.

Marcel Rufo
(Source inconnue)


#40617
aimer son enfant, c'est l'aider à trouver l'estime de soi nécessaire pour qu'il nous quitte dès qu'il se sentira prêt

Marcel Rufo
(Détache-moi ! : Se séparer pour grandir)


#40618
L'enfant est aussi un être social. Son imagination va parfois être confrontée aux conflits familiaux et aux histoires tragique de la vie.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40619
il existe toujours une réserve d'ESPERANCE

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40620
Un petit garçon de neuf ans, intelligent, battu par son père : Le plus beau gilet du monde : Je le questionne à nouveau pour connaitre la cause de ce grand malheur là. Il pleure de plus belle, puis parvient à articuler : "C'est à cause de la mort de mon grand-père ; c'était le plus beau et le plus gentil des grand-pères. " Emu par cette déclaration d'amour, je lui demande quelle profession exerçait ce papy extraordinaire : "c'était le plus grand tailleur du monde ! " "Que faisait-il comme habits ?" "Il m'a fait le plus beau gilet du monde pour un petit garçon de trois ans. Il était incrusté d'or et de pierres précieuses, il brillait au soleil, et aussi dans la nuit." Puis il ajoute, réflexion extraordinaire pur un enfant de son âge : " tu sais, ce gilet je l'ai gardé, et je le donnerai à mon petit garçon quand il aura trois ans", jetant ainsi un pont entre le passé merveilleux, éclairé par un grand-père idéalisé, et un futur possible. A mon tour d'avoir des larmes dans mes yeux noirs à moi. A l'écouter, je réalise que l'agressivité, puis le départ du père, avaient été largement compensés par la présence particulière et rassurante du grand-père. La mort de ce dernier a entraîné le désarroi et aussi la peur de rater son avenir. c'est ainsi à une double perte qu'était confronté le petit garçon aux beaux yeux sombres : celle de sa famille, et celle de son grand-père adoré. Pourtant, je n'étais pas inquiet quant à son devenir : lorsqu'on campe dans le passé de façon si riche et si poétique, on peut dire sans se tromper qu'on aura, qu'on a déjà un avenir.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40621
C'est tout le problème:avoir de l'empathie lorsque l'on rencontre quelqu'un,plutôt que de la rigueur clinique ou diagnostique.

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40622
Ses parents m'ont appris plus tard qu'ils avaient retrouvé dans sa chambre, après sa mort, des tas de petits mots dans lequel il critiquait toutes mes interprétations : " Ce psychiatre m'a encore répété que j'avais une problématique œdipienne, il ferait mieux de regarder la sienne ...

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40625
La fratrie est une mini-société ; comme elle, elle a besoin de règles qui évitent de se laisser dominer par ses pulsions. Cela ne signifie pas que les pulsions destructrices n'existent pas dans la fratrie. Simplement, elles sont contrôlées par la loi familiale et sociale.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40626
L'intelligence d'Annie l'a aidée à se sortir du marasme psychique qui était le sien.

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40627
En fait, si on réfléchit bien, un match c'est deux fois quarante minutes. Ce n'est pas grand-chose. En revanche, [ lors de la troisième mi-temps ] en parler peut durer toute la nuit. Tu refais le match, tu discutes, tu analyses, tu exagères sur telle ou telle action. Que tu sois d'accord ou pas avec tes camarades, quelque chose se construit et se lie à travers le récit.

Marcel Rufo
(Passeurs de rugby)


#40628
On ne sait pas, quand on s'engage dans une carrière médicale, que l'on va croiser des enfants, des adolescents et des adultes qui vont marquer à jamais notre mémoire.

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40629
Marcel : Oui, les femmes jouent bien au rugby. Elles sont de vraies guerrières tout en gardant leur féminité. Christophe : C'est essentiel de le dire ! Etre une joueuse de rugby ne signifie pas forcément être un garçon manqué. Marcel : Elles sont en fait les Amazones modernes !

Marcel Rufo
(Passeurs de rugby)


#40630
Rentrant de l’école, j’ai aperçu un homme, vêtu d’un marcel et d’un bleu de Chine, la casquette sur la tête. Je n’ai pas traversé, me contentant de lui adresser, de loin, un signe de la main auquel il a répondu. Le copain qui m’accompagnait ce jour-là, fils d’officier de marine, s’est alors exclamé, surpris: « Tu as de drôles de fréquentations! - « C’est mon père », me suis-je contenté de dire. « Mon père est un homme discret et plutôt silencieux. Il n’élève jamais la voix et a besoin de peu de mots pour se faire entendre, mais je ne conteste jamais ce qu’il dit. Je lui obéis pour la bonne raison que c’est mon père et que je le respecte. » « Entre nous, pas besoin d’effusions démonstratives; une distance respectueuse suffit à nous reconnaître l’un l’autre, chacun à sa place. »

Marcel Rufo
(Source inconnue)


#40631
Dans la mythologie, tous ces meurtres entre frères et sœurs sont le fait du "destin" imposé par les dieux et semblent avoir permis à Rome d'acquérir toute sa grandeur : les mythes fondateurs des civilisations mettent en effet souvent en scène des histoires cruelles de rivalité fraternelle. Mais, au regard de la psychiatrie, le destin se confond avec l'inconscient. Romulus et Remus sont le fruit de la violence ; élevés dans la brutalité, ils ne peuvent que devenir meurtriers et engendrer des générations en butte aux violences familiales. Fort heureusement, tout cela appartient au "mythe" et nous ne sommes pas complètement prisonniers de notre passé.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40632
Nos positions, nos théories s'effondrent parfois devant les réalités terribles qu'ont vécues les enfants et leurs parents.Il faut alors relativiser les positions classiques, en finir avec le confort du psychothérapeute.Nous voici en terrain découvert qui peut être miné. Les bonnes intentions deviennent des maldresses, et les présupposés cèdent devant les réalité cliniques. C'est peut -être ce qu'il y a de plus fascinant en psychotérapie : elle est un chemin mais elle ne saurait prétendre être la seule voie.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40633
La culture est le socle de l'avenir.

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40634
Le livre cultive l'imaginaire des enfants et il n'est pas rare que ceux-ci se servent des mots et des expressions des livres pour animer leurs jeux. (2 ans 1/2)

Marcel Rufo
(Élever son enfant: 0-6 ans)


#40635
Quand le père est absent ou inexistant, l'enfant est donc privé d'une part de lui-même, de son histoire et donc de ses fondations, et il n'aura de cesse de trouver des figures paternelles de substitution pour combler cette faille qui menace de l'engloutir et pour réussir à se construire. Mais quand le père est présent, il n'est jamais à la hauteur des espérances et des attentes que l'enfant avait placées en lui. Sa destinée est de décevoir et d'accepter d'être un objet de déception. Cependant, l'enfant n'oublie jamais qu'il a été auparavant objet de son admiration [...].

Marcel Rufo
(Chacun cherche un père)


#40636
Les parents n'ont pas le choix : il leur faut bien vivre avec leurs petits jaloux d'enfants et se persuader, au milieu des cris et des pleurs, que la jalousie fait parte de leur développement normal. Elle offre une extraordinaire opportunité pour se dépasser, progresser et se construire. La nier est le plus sûr moyen de la renforcer, au point parfois de la transformer en une pathologie entraînant des troubles du sommeil ou des troubles du caractère. Les jalousies réprimées ou refoulées remplissent les cabinets des psychiatres et des psychologues. Car l'enfant jaloux est convaincu que, si les parents ne supportent pas sa jalousie, c'est parce qu'ils préfèrent "l'autre".

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40638
Je reconnais qu'être parents d'adolescents demande une grande capacité d'abnégation. En effet, les parents sont souvent les premières victimes des tensions entre frères et soeurs. C'est pourquoi leur arbitrage dans les conflits qui surgissent au sein de la fratrie est capital. Il est fondamental de privilégier le dialogue et d'écarter l'autoritarisme. Je recommande toujours à ceux qui viennent me consulter de veiller, en prenant position, à ne pas laisser supposer qu'ils soutiennent systématiquement les plus jeunes. Je leur conseille aussi de contrôler leur propos, d'en bannir les petites phrases assassines qui sont souvent culpabilisantes, aggravant les sentiments de frustration et enflammant les rancunes entre les protagonistes. Jouer sur le registre de la honte est un jeu dangereux. Les parents n'ont d'autre choix que de s'armer de patience pour écouter la version de chacun et reconnaître les torts des uns et des autres. L'idéal est de solliciter la capacité des enfants à trouver eux-mêmes une solution qui, dans la mesure du possible, satisfera tout le monde.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40639
Laurent Pardo disait : "S'il n'y avait pas eu la troisième mi-temps, je ne sais pas si j'aurais eu envie de jouer les deux premières..."

Marcel Rufo
(Passeurs de rugby)


#40642
Même s'il sait que l'amour de sa mère lui est acquis [...], ce n'est pas suffisant. Il a besoin du regard d'un père pour le valoriser, asseoir et consolider son narcissisme. Besoin d'un père qui lui donne de l'élan pour aller de l'avant, progresser et réussir, qui va étancher sa soif de reconnaissance et constituer pour lui le marchepied vers la gloire [...].

Marcel Rufo
(Chacun cherche un père)


#40643
notre société se veut championne de la tolérance. Chacun est sommé d'accepter et de respecter l'autre, tel qu'il est, avec ses différences. Noir, blanc, maghrébin, petit, gros, homo ou hétérosexuel, handicapé physique ou mental, tous égaux, tous semblables, tous avec les mêmes droits... Aucune discrimination n'est plus tolérée et il faut s'en féliciter. Pourquoi les malades psychiques seraient-ils les seuls à être encore ostracisés ? Pourquoi ajouter du désarroi, de l'incompréhension, de l'inquiétude, de la honte, de l'isolement, de la solitude à des situations déjà douloureuse?

Marcel Rufo
(La vie en désordre : Voyage en adolescence)


#40644
Les pleurs sont un fantastique moyen de communication enfant-parents. Dès la naissance, ils disent tout ce que le bébé ressent et qu'il ne peut exprimer autrement : il a faim, il a soif, il a chaud, il a mal, il se croit abandonné.

Marcel Rufo
(Pourquoi bébé pleure ?)


#40645
Marcel : Les deuxième ligne, ce sont les géants ! Christophe : Les piliers ? Marcel : Les ogres ! Christophe : Le talonneur ? Marcel : Le talonneur, c'est l'image même du martyr ! Christophe : Absolument. les bras en croix avec ses mains clouées sur les épaules de ses piliers... Et les trois-quarts ? Marcel : C'est comment on galope quand on est enfant.

Marcel Rufo
(Passeurs de rugby)


#40646
Christophe : De Peter Pan (Jean Gachassin ) au Dark Destroyer ( Thierry Dusautoir ), en passant par le Mongol ( Michel Crauste ), sans oublier Casque d'or( Jean-Pierre Rives ) et tant d'autres, ces héros portent un nom qui semble également sortir du grand livre de notre enfance. Marcel : Comme par magie... Et quand je partais au stade avec mon père pour aller les voir jouer, je devenais moi-même un héros !

Marcel Rufo
(Passeurs de rugby)


#40647
Lorsqu'ils prennent le risque d'avoir plusieurs enfants, les parents pensent qu'ils pourront les aimer tous de la même manière et que ceux-ci, parce qu'ils ont le même patrimoine génétique, seront identiques. Ils sont encore intimement convaincus que leurs enfants, nés dans l'amour, s'entendront parfaitement. Je suis désolé de leur dire que c'est une erreur.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40648
Le fils, pour sa part, attaquera plus volontiers chez son père les défauts qui sont les siens, ce qui est plus confortable que de s'attaquer soi-même. Dans cette période de doute et de vulnérabilité qu'est l'adolscence, l'autocritique est trop complexe et trop risquées ; il vaut mieux douter de l'autre qui nous a élevés et qui ne nous a pas faits tels que nous rêvions d'être.

Marcel Rufo
(Source inconnue)


#40649
Il me semble que la psychosomatique est l'expression d'une potentialité organique que l'on n'exprimerait pas si l'on n'était pas anxieux. Dans une famille, on peut être biologiquement doué d'asthme ; cependant certains vont devenir asthmatiques, d'autres non. Ce qui compte c'est l'expression de la maladie sur un terrain organique déjà favorable. Il est faux de penser que le seul psychisme suffit à créer une maladie quand il n'y a pas de terrain.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40650
Les adolescents veulent pouvoir "gérer" leur mort, mais ils n'ont aucune envie que la maladie la gère à leur place ! Comme les autres de son âge, Laetitia voulait pouvoir mourir ou jouer à la mort sans que la mort s'impose à elle. La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie. C'est un peu comme ce qui se passe dans les couples: lorsque le conjoint meurt, l'autre le ressent comme l'annonce de sa propre mort.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40651
J'ai connu une petite qui faisait des cauchemars et qui, chaque nuit, appelait son papa. Chaque nuit pourtant, c'est sa mère qui se levait et venait la rassurer. Mais la petite fille posait invariablement la même question : Et papa, il dort ? Savoir que son père dormait suffisait à la rassurer. Et puis une nuit, son père a enfin répondu à son appel : Ne t'en fais pas, je suis là, tout va bien. Alors tu peux demander à maman de venir ?

Marcel Rufo
(Chacun cherche un père)


#40652
[...] pour l'adolescent qui ne se reconnaît plus, débordé par des sentiments, des sensations, des désirs et des pensées inconnues à lui-même, il se demande si tout ce qu'il ressent est "normal" [...].

Marcel Rufo
(Chacun cherche un père)


#40653
Ces histoires ne sont pas tristes, c'est tout le contraire. Ces longs suivis thérapeutiques m'ont totalement transformé et ont sans doute affiné mes positions optimistes.

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40655
Les nourrissons sont doués très tôt de langages ; ils parlent avec leurs corps. Quoi de plus explicite alors qu'une somatisation ? Tout y passe : le digestif, la motricité, la respiration... Le symptôme permet peu à peu de se dégager de la collection de signes aboutissant au syndrome pour un diagnostic. Il ne faut pas s'arrêter à la somatisation pour en comprendre le sens.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40656
J'ai connu une petite qui faisait des cauchemars et qui, chaque nuit, appelait son papa. Chaque nuit pourtant, c'est sa mère qui se levait et venait la rassurer. Mais la petite fille posait invariablement la même question : Et papa, il dort ? Savoir que son père dormait suffisait à la rassurer. Et puis une nuit, son père a enfin répondu à son appel : Ne t'en fais pas, je suis là, tout va bien. Alors tu peux demander à maman de venir ?

Marcel Rufo
(Source inconnue)


#40657
[...] pour l'adolescent qui ne se reconnaît plus, débordé par des sentiments, des sensations, des désirs et des pensées inconnues à lui-même, il se demande si tout ce qu'il ressent est "normal" [...].

Marcel Rufo
(Source inconnue)


#40658
J'ai connu une petite qui faisait des cauchemars et qui, chaque nuit, appelait son papa. Chaque nuit pourtant, c'est sa mère qui se levait et venait la rassurer. Mais la petite fille posait invariablement la même question : Et papa, il dort ? Savoir que son père dormait suffisait à la rassurer. Et puis une nuit, son père a enfin répondu à son appel : Ne t'en fais pas, je suis là, tout va bien. Alors tu peux demander à maman de venir ?

Marcel Rufo
(Chacun cherche un père)


#40659
Le fils, pour sa part, attaquera plus volontiers chez son père les défauts qui sont les siens, ce qui est plus confortable que de s'attaquer soi-même. Dans cette période de doute et de vulnérabilité qu'est l’adolescence, l'autocritique est trop complexe et trop risquées ; il vaut mieux douter de l'autre qui nous a élevés et qui ne nous a pas faits tels que nous rêvions d'être.

Marcel Rufo
(Chacun cherche un père)


#40660
Les enfants rencontrés dans les années 1960 à 1980 (approximativement les Trente Glorieuses) ne ressemblent pas à ceux qui peuplent actuellement nos consultations. Les enjeux ne sont plus tout à fait les mêmes ; les paradigmes éducatifs ne sont plus ceux d'antan. Car si, avant les années 1970, la finalité d'une éducation était d'"être bien élevé", aujourd'hui est d'"être heureux". Mais qu'est-ce qu'être heureux ?

Marcel Rufo
(Qui commande ici ?)


#40661
La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40662
Les adolescents veulent pouvoir "gérer" leur mort, mais ils n'ont aucune envie que la maladie la gère à leur place ! Comme les autres de son âge, Laetitia voulait pouvoir mourir ou jouer à la mort sans que la mort s'impose à elle. La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie. C'est un peu comme ce qui se passe dans les couples: lorsque le conjoint meurt, l'autre le ressent comme l'annonce de sa propre mort.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40663
A peine sorti de mes études, je me suis précipité vers le plus dur, le plus grave, avant de m'apercevoir que ce qui m'intéressait, c'était le quotidien, l'accessoire, le fugace, tout ce qui est difficile à percevoir, tout ce qui ne s'exprime pas par des hurlements, tout ce qui ne s'enferme pas, tout ce qui ne se médicalise pas à outrance mais qui se parle.

Marcel Rufo
(Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre)


#40664
Imaginons donc que ce soit une histoire d’amour. La peine en fait partie : ce n’est jamais un long fleuve tranquille, même si la réserve d’espérance permet le plus souvent de ne pas y sombrer. En tout cas, le psy, comme le sage selon Spinoza, ne doit pas être triste. Ce serait une contre-indication à exercer ce métier difficile et passionnant !

Marcel Rufo
(Dictionnaire amoureux de l'enfance et de l'adolescence)


#40665
Si nos souvenirs appartiennent à notre histoire la plus intime, ils s’inscrivent en même temps dans les étapes universelles du développement de l’enfant dont ils rappellent comment nous les avons franchies. A ce titre ils devraient faciliter votre entrée en résonance avec les situations vécues par les enfants et adolescents présents dans ces pages, comme avec les concepts ou méthodes pédopsychiatriques, psychanalytiques, psychologiques mobilisés pour les éclairer.

Marcel Rufo
(Dictionnaire amoureux de l'enfance et de l'adolescence)


#40666
Nous ne pouvons plus ignorer que l’enfance est la matière même dont sont tissés les adultes, en qui elle parle encore au présent quand ils croient l’avoir laissée dans le passé.

Marcel Rufo
(Dictionnaire amoureux de l'enfance et de l'adolescence)


#40667
Les traits propres à l’enfance semblaient dénués de toute valeur intrinsèque : ils ne pouvaient être que manque ou regrettables défauts de jeunesse ! Ce n’est pas par hasard ni par défaut de maîtrise que, dans les tableaux des maîtres de la Renaissance ou du classicisme, les bébés ont des traits d’adultes !

Marcel Rufo
(Dictionnaire amoureux de l'enfance et de l'adolescence)


#40668
Aujourd'hui, bien des adultes croient pouvoir se contenter de dire la vérité à leurs enfants pour que tout aille bien. Mais les explications, voire les justifications, ne peuvent pas tout résoudre. La parole n'est pas magique, car derrière chaque mot il y a un sens qui varie en fonction du stade de développement de l'enfant.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40669
C'est en voyant leurs parents lire que les enfants aiment lire. (2ans 1/2)

Marcel Rufo
(Élever son enfant: 0-6 ans)


#40670
Les enfants cherchent toujours à exprimer leurs craintes, mais leurs capacités d'expression ne leur permettent pas toujours de se faire bien comprendre. Il est cependant essentiel qu'ils parviennent à être intelligibles et qu'ils trouvent une oreille attentive pour les écouter. Se sentir aimé est encore le plus sûr moyen de ne plus avoir peur. (2ans)

Marcel Rufo
(Élever son enfant: 0-6 ans)


#40671
LE TEMPS DE LA MATERNELLE Il n'est pas inquiétant qu'à la maternelle un enfant apprenne moins vite qu'un autre. Il importe avant tout qu'il soit intégré dans un groupe et vive bien le fait d'être séparé de ses parents. Entre 3 à 6 ans, il considère que son papa est le plus fort et sa maman la plus belle. Cette "lune de miel" durera trois ans environ et prendra fin à l'entrée à l'école élémentaire, pendant laquelle le désir d'apprendre l'emportera sur le désir d'aimer. Toutefois, durant cette période, il pourra trouver chez ses enseignants une image identificatoire sur laquelle s'appuyer et qui le déliera un tant soit peu de la relation oedipienne. C'est en sortant de sa famille que l'on part à la conquête du monde, et la rencontre avec l'autre dans ses différences, nous enrichit.

Marcel Rufo
(Tu réussiras mieux que moi : Craintes et désirs d'école)


#40672
sans affirmer que l'influence de la fratrie est négative pour la construction de l'individu, dans la vie de chacun, ce qui compte, c'est soi. On ne se construit pas avec ses frères et sœurs, mais grâce, contre ou sans eux. De nombreux parents se bercent d'illusions: 'Nos enfants grandiront tous ensemble dans une même dynamique familiale;' Cette idée repose sur une erreur, car la famille n'est pas un microgroupe social dont l'appartenance génétique organiserait le fonctionnement psychique.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40673
Les vols pathologiques sont assez fréquents chez les enfants adoptés. Il s'agit souvent de conduites régressives. Le vol est un défi envers les parents, une provocation qui les somme de montrer que leur amour est si grand et si inconditionnel qu'ils sont capables de garder toute leur affection pour leur enfant, même s'il commet un acte répréhensible.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40674
Avoir une mère qui tient bon et un père pompeux et suffisant peut piéger définitivement un psychothérapeute.

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40675
On risque toujours d'en vouloir à celui qui ne se laisse pas guérir.

Marcel Rufo
(Tiens bon !)


#40676
Toute notre vie, nous allons donc apprendre à naviguer entre ces deux nécessités vitales : se lier et se séparer, s'attacher et se détacher, partir et revenir, quitter et retrouver… […] Peut-on se séparer sans peine ? Non, tout au plus apprend-on à mettre en place des stratégies défensives pour souffrir le moins possible de la séparation qui est toujours difficile. C'est pourquoi il ne sert à rien d'ordonner à un enfant : "Sois autonome !", sans tenir compte de ses capacités. Le travail des parents consiste à repérer la moindre tentative d'autonomie de leur minots, non à la devancer. […] L'opposition, la contestation, la provocation, la rébellion ne sont pas des preuves de désamour, mais des signes d'évolution et de maturation, une façon pour l'enfant de demander : - Détache-moi !

Marcel Rufo
(Détache-moi ! : Se séparer pour grandir)


#40677
L’art contemporain a trouvé là ses thèmes de prédilection. Plus généralement, ces penchants, dont on s’employait à détourner les enfants et qui étaient jadis relégués, au mieux, dans la sphère privée, sont à présent au cœur des grands enjeux des politiques publiques : on revendique la mise en place d’un système éducatif et d’un marché du travail qui donnent à chacun l’opportunité de réaliser pleinement toutes ses potentialités (y compris les plus singulières) ; on veut une offre en matière de santé toujours plus personnalisée ; chacun aspire à une société où il puisse faire valoir et reconnaître toutes ses « différences » ; la préoccupation écologique comme celle de la protection des animaux s’affirment à proportion de notre sentiment d’appartenance au monde naturel et animal.

Marcel Rufo
(Dictionnaire amoureux de l'enfance et de l'adolescence)


#40678
« L’importance des souvenirs d’enfance dans la vie des auteurs découle en dernier lieu de l’hypothèse d’après laquelle l’œuvre littéraire, comme le rêve diurne, serait une continuation et une substitution des jeux enfantins d’autrefois. » SIGMUND FREUD

Marcel Rufo
(Dictionnaire amoureux de l'enfance et de l'adolescence)


#40679
Cendrillon est une enfant parfaite, tant dans l'exécution des tâches qu'on lui confie que dans le culte de sa mère disparue, sans oublier sa totale soumission à sa belle-mère et à ses demi-sœurs. Pourtant, personne autour d'elle ne semble s'en apercevoir. Ce sentiment de ne pas être jugé à sa juste valeur est éprouvé par tout enfant confronté à la rivalité fraternelle : il estime que son mérite n'est jamais reconnu.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40680
J'ai toujours pensé que les relations sexuelles précoces étaient un signe de fragilité, et non d'affirmation de soi.

Marcel Rufo
(Tu réussiras mieux que moi : Craintes et désirs d'école)


#40681
A cet âge aussi, il acquiert la notion du temps -et, avec elle, la mémoire durable de ce qu'il vit, des histoires qu'on lui raconte, des voyages qu'il peut se repasser mentalement. C'est grâce à la temporalité qu'il s'approprie sa pensée. Il prend aussi conscience de la mort et de notre finitude, ce qui le rend très sensible, vers 6-7 ans, au vieillissement de ses parents. La peur de la maladie lui fait rejeter le tabac, par exemple.

Marcel Rufo
(Tu réussiras mieux que moi : Craintes et désirs d'école)


#40682
Il faut aussi éviter de considérer cet enfant comme très compétent, cela l'écartera du groupe. Attention à ne pas singulariser les écoliers particulièrement intelligents, car ce qui importe à cet âge, c'est plus l'adaptation que les performances.

Marcel Rufo
(Tu réussiras mieux que moi : Craintes et désirs d'école)


#40683
Au risque de choquer, je dirais que, pour l'enfant, au début, l'amour est une sorte de forçage. Les parents se croient en effet dans l'obligation d'aimer leurs enfants, ce qui est malgré tout assez nouveau. Pendant des années, voire des siècles, les enfants, nombreux, n'étaient pas aussi (sur)investis, aussi sacralisés qu'aujourd'hui. Pour être tout à fait honnête, je pense que les parents aiment l'enfant imaginaire qu'ils projettent sur l'enfant réel; en retour, les enfants aiment leurs parents, mais ce sont souvent des parents imaginaires, meilleurs que ce qu'ils sont en réalité. L'amour est un miroir, une mise en abîme, la rencontre de deux imaginaires, de deux illusions. On le verra à l'adolescence quand les enfants n'auront de cesse de démolir les images parentales idéales qui les ont aidés à grandir et de s'ajuster aux parents réels, pas forcément mauvais mais beaucoup moins bons que ce qu'ils avaient crus. Dans le fond, l'enfant s'entraîne à aimer, les parents servant de brouillon à l'amour. Entre eux, en effet, l'amour ne va cesser d'évoluer, afin de laisser la place à d'autres objets d'investissement.

Marcel Rufo
(Tout ce que vous ne devriez jamais savoir sur la sexualité de vos enfants)


#40684
Tout commence par le célébrissime "caca boudin" auquel nul n'échappe, vers 2, 3 ans, âge de la phase anale, et qui vient exprimer la fierté ressentie à pouvoir se maîtriser et l'agressivité qui s'y attache. Dire "caca boudin", c'est traduire en mot la fonction d'excrétion, faire sortir symboliquement ce qui était au-dedans de soi, et éprouver, en le prononçant, un plaisir analogue é celui que procure l'excrétion elle-même. Très vite, le "caca boudin" laissera place à des injures crues, que les enfants répètent sans en comprendre le sens. Ce n'est pas aux parents de leur expliquer ce que signifie "enculé" ou "salope". En revanche, il faut interdire que ce genre d'insulte leur soit directement adressée, car elles induisent un manque de respect. Tant que l'enfant est petit, le gros mot peut paraître amusant à certains parents; il en va tout autrement à l'adolescence où ces abus de langage constituent parfois les préformes de violences physiques à l'égard des parents. Les gros mots sont tolérables seulement entre pairs.

Marcel Rufo
(Tout ce que vous ne devriez jamais savoir sur la sexualité de vos enfants)


#40685
Le rêve d'être un enfant unique C'est sans doute entre 7 et 14 ans que la distance est la plus grande entre frère et soeur, chacun évoluant dans son propre monde. Le caractère de l'un s'oppose à celui de l'autre. Le garçon mène une vie très physique faite de rapports de forces à la recherche de performances sportives. A l'inverse, la fille peut passer des heures à papoter avec ses amies et à leur raconter des secrets. L'agacement est réciproque. A la maison, chacun s'isole dans sa chambre et se comporte comme un enfant unique. Les garçons aînés sont totalement indifférents à leurs cadettes. Il faut vraiment qu'elles soient en péril pour qu'ils se manifestent, notamment en cas d'agression par d'autres enfants. La soeur aînée est, pour sa part, de plus en plus autoritaire avec son "bébé" de petit frère. Il n'est bien sûr pas question qu'elle assume la surveillance ne serait-ce que quelques minutes.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40686
Les parents croient souvent que l'enfant le plus doué peut tirer l'autre vers le haut, l'aider à réussir, or je ne l'ai pratiquement jamais constaté dans ma pratique. Il est bien rare de voir un bon élève en mathématiques se donner la peine de livrer à son frère le secret de sa réussite; il aurait trop peur qu'un jour ce dernier ne soit capable de le mettre en difficulté. C'est la même chose en sport.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40687
Aujourd'hui, bien des adultes croient pouvoir se contenter de dire la vérité à leurs enfants pour que tout aille bien. Mais les explications, voire les justifications, ne peuvent pas tout résoudre. La parole n'est pas magique, car derrière chaque mot il y a un sens qui varie en fonction du stade de développement de l'enfant. En réalité, il faut inverser le raisonnement : c'est aux parents de savoir où en sont leur enfants dans leur développement pour comprendre les sentiments qui les bouleversent.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


#40688
Etre parent, c'est d'abord s'adapter à l'enfant que l'on n'envisageait pas.

Marcel Rufo
(Frères et soeurs, une maladie d'amour)


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Le contenu de cette page a été mis à jour pour la dernière fois le samedi 7 janvier 2023.
Il était alors 16:41:22 (Heure de Paris, France, planète Terre - Univers Connu).
mandarin : 你的预感 | français : Mon Ange | anglais : My angel | mandarin : 拉兰德 | espagnol : Una corazonada de ti | allemand : Neuigkeiten hinter der Scheibe. | anglais : To the wrath of the righteous | français : Une intuition de toi | français : Qui est Seth Messenger ? | mandarin : 正义的愤怒 | anglais : You would like to read more? | français : Mon nom est Pierre | français : Patience | anglais : A hunch of you | anglais : The Wait | allemand : Wer ist Seth Messenger? | allemand : Mein Engel | anglais : New beginning | allemand : Die Lande | espagnol : Mi nombre es Peter | allemand : Auf die Wut des Gerechten | espagnol : La Lande | français : Aux colères du juste | espagnol : ¿Quién es Seth Messenger? | anglais : My name is Pierre | mandarin : 来自玻璃后面的消息 | espagnol : Va a pasar cerca de ti. | français : Ca arrivera près de chez vous | espagnol : Nuevo comienzo | allemand : Neuer Anfang | anglais : Who is Seth Messenger? | mandarin : 耐心 | anglais : The Moor | allemand : Geduld | espagnol : Paciencia | anglais : It's going to happen near you | mandarin : 我的天使 | français : La Lande | espagnol : A la ira de los justos | mandarin : 我叫彼得 | espagnol : Noticias desde detrás del cristal | anglais : News from behind the glass | mandarin : 你想多读些吗? | allemand : Mein Name ist Pierre. | allemand : Möchten Sie mehr lesen? | français : Nouveau départ | espagnol : Mi ángel | français : Vous aimeriez en lire d'avantage ? | allemand : Es wird in Ihrer Nähe passieren. | mandarin : 赛斯信使是谁? | français : Des nouvelles de derrière la vitre | espagnol : ¿Le gustaría leer más? | allemand : Eine Ahnung von dir | mandarin : 它会发生在你附近。 | mandarin : 新开始 |
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