Citations de Richard POWERS (sethmessenger.fr - Quelques nouvelles courtes pour vous évader).

#37396
C’est alors qu’Adam comprend : L’espèce humaine est profondément malade. Elle n’en a plus pour longtemps. C’était une expérience aberrante. Bientôt le monde sera rendu aux intelligences saines, les intelligences collectives. Les colonies et les ruches.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37397
Adam ne peut se détacher du livre. Lequel démontre encore et encore comment le soi-disant Homo sapiens échoue à résoudre les plus élémentaires problèmes de logique. Par contre, les hommes excellent à déterminer rapidement qui est inclus ou exclu, en grâce ou en disgrâce, digne d’être couvert d’éloges ou châtié sans pitié. Capacité à mettre en pratique la rationalité la plus élémentaire ? Quasi nulle. Aptitude à enfermer les autres dans des cases ? Remarquable et inlassable.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37398
Les humains portent en eux tout un héritage de comportements et de préjugés, vestiges plaqués et bricolés de stades précédents de l’évolution, qui suivent leurs propres règles obsolètes. Des choix apparemment erratiques et irrationnels sont en fait des stratégies créées jadis pour résoudre d’autres types de problèmes. Nous sommes tous prisonniers des corps d’opportunistes rusés et arrivistes façonnés pour survivre à la savane en se contrôlant mutuellement.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37399
Si vous voulez qu’une personne vous aide, persuadez-la qu’elle vous a déjà aidé plus que vous ne sauriez le dire. Les gens sont prêts à faire des efforts pour perpétuer leur héritage.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37400
proverbe chinois : “Quel est le meilleur moment pour planter un arbre ? Vingt ans plus tôt.”

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37401
Douglas Pavlicek replante une clairière aussi vaste que le centre-ville d’Eugene, et salue chaque plant qu’il borde affectueusement. Tenez bon. Il suffit de tenir un ou deux siècles. Pour vous, les gars, c’est un jeu d’enfants. Il suffit de nous survivre. Alors il n’y aura plus personne pour vous emmerder.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37402
Dans quelques années, un gamin comme lui aura droit à une thérapie comportementale cognitive pour son syndrome d’Asperger et à des inhibiteurs de sérotonine pour arrondir les angles de sa maladresse dans les rapports humains. Mais il sait une chose certaine, avant tout le monde ou presque : Les jours des humains sont comptés. Jadis, le destin de l’espèce a pu être entre les mains des sociables, des bien intégrés, des maîtres de l’émotion. Mais à présent, tout cela connaît une mise à jour.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37403
Des extraterrestres débarquent sur Terre. Des avortons, à l’échelle des aliens. Mais ils se métabolisent comme si c’était leur dernière chance. Ils volettent tels des essaims de moucherons, trop vite pour être vus, si vite que les secondes terrestres leur paraissent des années. Pour eux, les humains ne sont que des statues de viande immobile. Ces étrangers tentent de communiquer, mais n’obtiennent aucune réponse. Faute de signes de vie ou d’intelligence, ils se nichent dans ces statues figées et les dessèchent comme du jambon fumé, pour faire des provisions en vue du long retour.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37404
Des extraterrestres débarquent sur Terre. Des avortons, à l’échelle des aliens. Mais ils se métabolisent comme si c’était leur dernière chance. Ils volettent tels des essaims de moucherons, trop vite pour être vus, si vite que les secondes terrestres leur paraissent des années. Pour eux, les humains ne sont que des statues de viande immobile. Ces étrangers tentent de communiquer, mais n’obtiennent aucune réponse. Faute de signes de vie ou d’intelligence, ils se nichent dans ces statues figées et les dessèchent comme du jambon fumé, pour faire des provisions en vue du long retour.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37405
Nous savons si peu de chose sur la façon dont les arbres poussent. Presque rien sur la façon dont ils fleurissent, fourchent, se renouvellent et se guérissent tout seuls. Nous en avons appris un peu sur quelques-uns, pris isolément. Mais rien n’est moins isolé, plus sociable qu’un arbre.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37406
Aussi sûrement que le vent d’ouest, les choses que les gens savent et tiennent pour acquises changeront. Savoir de façon certaine, ça n’existe pas. Les seules choses fiables, c’est l’humilité et un regard attentif.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37407
Toute la journée elle travaille dans les bois, le dos grouillant d’aoûtats, le crâne de tiques, la bouche remplie de résidus de feuille, les yeux de pollen, le visage drapé de toiles d’araignées, les bras de bracelets de sumac, les genoux entaillés par les scories, le nez tapissé de spores, l’arrière des cuisses piqué en braille par les guêpes, et le cœur aussi joyeux que le jour est généreux.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37408
Il y a des milliards d’années, une unique cellule aberrante mais capable de se dupliquer a appris à transformer une boule stérile de gaz toxiques et de scories volcaniques en ce jardin peuplé. Et tout ce que vous espérez, tout ce que vous redoutez, tout ce que vous aimez est devenu possible.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37409
Nous traversons la Voie lactée tous ensemble, arbres et hommes. […] À chaque promenade avec la nature, on reçoit bien plus que ce qu’on cherche. L’accès le plus direct à l’univers, c’est une forêt sauvage.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37410
Vous et l’arbre de votre jardin êtes issus d’un ancêtre commun. Il y a un milliard et demi d’années, vos chemins ont divergé. Mais aujourd’hui encore, après un immense voyage dans des directions séparées, vous partagez avec cet arbre le quart de vos gènes…

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37411
Quand les racines latérales de deux sapins de Douglas se rencontrent sous terre, elles fusionnent. Par ces nœuds auto-greffés, les deux arbres réunissent leurs systèmes vasculaires pour ne faire plus qu’un. Tissés ensemble sous terre par des milliers et des milliers de kilomètres de fils fongiques vivants, les arbres se nourrissent et se guérissent l’un l’autre, protègent la vie des jeunes et des malades, réunissent leurs ressources en une cagnotte commune métabolique…

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37412
Les arbres de Patricia sont bien plus sociables qu’elle-même n’aurait pu le soupçonner. Il n’y a pas d’individus. Il n’y a même pas d’espèces séparées. Tout ce qui est dans la forêt est la forêt. La concurrence n’est pas séparable des multiples saveurs de la coopération. Les arbres ne se battent pas plus que ne se battent les feuilles d’un même arbre. À croire que finalement la nature n’a pas tant de sang sur les crocs et les griffes. D’abord, ces espèces à la base de la pyramide de la vie n’ont ni crocs ni serres. Et si les arbres partagent leurs réserves, alors chaque goutte de rouge doit flotter sur un océan de vert.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37413
C’est facile d’aimer les gens qui prennent les plantes au sérieux. » Mais Dennis aussi, elle l’aime. Avec ses gestes rares, son silence abondant, il brouille la frontière entre ces deux molécules presque identiques, la chlorophylle et l’hémoglobine.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37414
Elle prend sa main tremblante dans le noir. C’est si bon au toucher, c’est ce que doit ressentir une racine qui découvre, après des siècles, une autre racine avec qui s’enlacer sous terre. Il y a cent mille espèces d’amour, inventées séparément, toujours plus ingénieuses, et chacune d’entre elles engendre des choses nouvelles.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37430
Plus le mot est vieux, plus il a des chances d’être à la fois utile et vrai.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37431
C’est ça qui fait peur, chez les hommes : il suffit de les mettre ensemble avec quelques machines simples, et ils vous soulèvent le monde.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37432
La vie va cuire ; les mers vont monter. Les poumons de la planète vont lui être arrachés. Et la loi va laisser tout cela se produire, parce que le dommage n’aura jamais été assez imminent. Pour l’imminent, il est trop tard au rythme des humains. La loi doit considérer l’imminent au rythme des arbres.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37433
Des futurs où nos descendants robots nous utilisent comme carburant, ou nous parquent dans des zoos infiniment distrayants, aussi protégés que celui où Adam vient de s’inscrire. Des futurs où l’humanité file vers la fosse commune en jurant qu’elle est la seule espèce de la création à pouvoir parler.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37434
Ils se ramifient et se dupliquent, ces algorithmes que Neelay fait voler dans les airs. Ils n’en sont qu’au commencement, comme les cellules simples au matin de la Terre. Mais déjà ils ont appris à faire, en quelques brèves décennies, ce qui a pris un milliard d’années aux molécules. À présent, ils n’ont plus qu’à apprendre ce que la vie veut des humains. Vaste question, assurément. Trop vaste pour les seuls humains. Mais les humains ne sont pas seuls, ils ne l’ont jamais été.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37435
Des arbres fruitiers nous manipulent pour qu’on dissémine leurs graines, et ce sont les fruits mûrissants qui nous ont fait accéder à la vision en couleurs. En nous apprenant comment trouver leur appât, les arbres nous ont appris à voir que le ciel est bleu. Notre cerveau a évolué pour déchiffrer la forêt. Nous avons façonné et été façonnés par les forêts depuis bien plus longtemps que nous ne sommes des Homo sapiens.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37436
Et voici un scoop marginal. Vous pouvez attendre qu’il soit confirmé. Une forêt sait des choses. Les arbres se connectent sous terre. Il y a des cerveaux là-dessous, que nos cerveaux ne sont pas programmés pour percevoir. Qui résolvent les problèmes, qui prennent des décisions. La plasticité des racines, les synapses fongiques. Comment appeler ça autrement ? Si on relie assez d’arbres, la forêt devient consciente.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37437
Un journaliste a demandé un jour à Rockefeller combien c’était, assez. Il a répondu : Juste un tout petit peu plus. Et c’est tout ce qu’on veut : manger et dormir, rester au sec et être aimé, acquérir juste un tout petit peu plus.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37438
Nous savons à présent que les arbres communiquent et ont de la mémoire. Ils goûtent, ils sentent, ils touchent, ils peuvent même voir et entendre. Nous, l’espèce qui a découvert ça, nous avons appris tant de choses sur ces êtres avec qui nous partageons le monde. Nous commençons à comprendre les liens profonds entre les arbres et les humains. Mais notre séparation a poussé plus vite que notre connexion.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37439
Nous savons à présent que les arbres communiquent et ont de la mémoire. Ils goûtent, ils sentent, ils touchent, ils peuvent même voir et entendre. Nous, l’espèce qui a découvert ça, nous avons appris tant de choses sur ces êtres avec qui nous partageons le monde. Nous commençons à comprendre les liens profonds entre les arbres et les humains. Mais notre séparation a poussé plus vite que notre connexion.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37440
Le monde comptait six billions d’arbres quand les humains sont apparus. Il en reste la moitié. Dont la moitié encore aura disparu dans cent ans.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37441
Les arbres sont conscients de notre présence. La chimie de leurs racines et des parfums que dégagent leurs feuilles change à notre approche… Quand on se sent bien après une promenade en forêt, c’est peut-être que certaines espèces essaient de nous draguer, ou de nous soudoyer. Tant de remèdes miracles proviennent des arbres, et nous avons à peine gratté la surface de ce qu’ils ont à offrir. Les arbres essaient depuis longtemps d’entrer en contact avec nous. Mais ils parlent à des fréquences trop basses pour que les humains les entendent.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37442
Ce monde n’est pas notre monde avec des arbres dedans. C’est un monde d’arbres, où les humains viennent tout juste d’arriver.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37443
On peut fixer l’aiguille des heures, constate Mimi, sans la quitter des yeux pendant tout un cycle d’horloge, et pas une fois on ne la voit bouger.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37444
Tout est propriété ; un enfant d’un an sait déjà ça. C’est une loi aussi puissante que celle de Newton. Marcher dans la rue sans argent sur soi est un crime, et personne en ce monde n’imaginerait un seul instant que dans la vraie vie il puisse en être autrement.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37445
La propriété, la maîtrise : rien d’autre ne compte. La Terre sera monétisée jusqu’à ce que tous les arbres poussent en lignes droites, que trois personnes possèdent les sept continents, et que tous les grands organismes vivants soient élevés pour être abattus.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37446
Le boulot de la psyché, c’est de nous maintenir dans une bienheureuse ignorance de qui nous sommes, de ce que nous pensons, de notre comportement dans telle ou telle situation. Nous fonctionnons tous dans un épais brouillard de confirmation mutuelle. Nos pensées sont avant tout façonnées par un noyau dur résiduel qui a évolué jusqu’au principe que tous les autres doivent avoir raison. Mais même quand on fait remarquer ce brouillard, nous ne sommes pas plus capables d’y trouver notre chemin.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37447
Ça se résume à ça. J’ai été beaucoup de choses. J’ai vécu partout. En Afrique à l’Âge de pierre, et aux confins d’autres galaxies. Je crois que très bientôt – pas tout de suite, mais bientôt –, si les logiciels continuent à s’améliorer et à nous donner plus d’espace, on pourra, j’en suis convaincu, se métamorphoser en tout ce qu’on veut.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37448
Un arbre est une créature miraculeuse qui abrite, nourrit et protège tous les êtres vivants. Il offre même de l’ombre aux bourreaux qui l’abattent.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

#37449
Et il y a un truc avec les pépins de pomme : ils sont imprévisibles. Leur progéniture aussi. Des parents stables donnent naissance à un enfant incontrôlable. Le doux peut virer à l’aigre, ou l’amer au crémeux. La seule façon de préserver le goût d’une variété, c’est de greffer une bouture sur de nouvelles racines. Olivia Vandergriff serait fort étonnée de l’apprendre : chaque pomme dotée d’un nom provient du même arbre originel. La Jonathan, la McIntosh, l’Empire : autant de coups de chance à la grande roulette de l’espèce Malus.

Richard POWERS
(L'Arbre-Monde)

Seth Messenger : Citations de Richard POWERS

Richard POWERS a dit :